Mohamed Achaâri rassemble dans un livre ses chroniques des années 90. Quand « Abou Fares » croquait l’actualité avec ironie et mordant

Les chroniques cultes de Mohamed Achaari, « Aïn Al Aql » (Oeil de l’Esprit), datent des années 90 (6 décembre 1990-27 février 1998). Trente ans après, les voilà rassemblées par leur auteur, comme pour leur donner une seconde vie ou peut-être même leur revendiquer une « éternité » au-delà de l’éphémère, matière première des « historiens de l’instant ».

 

 

Les chroniques d’ « Abu Fares » (pseudo utilisé par Mohamed Achaâri) se prêtent à lire non seulement comme un document sur une période charnière du Maroc moderne, où il croquait avec finesse les petits et gros travers de ses contemporains, sans doute nous interpellent-elles actuellement sur ce vide sidéral devenu la « marque de fabrique » de cette belle époque de « striptease » politique et journalistique. Où le spectateur fait place au voyeur, le lecteur, au cliqueur… Où la course au buzz haletante, supplante la quête rigoureuse de l’information utile, vérifiée, analysée et décryptée à l’aune de l’intérêt général.

Les chroniques d’ « Abou Fares », au-delà des contingences de l’époque où elle ont été ciselées (période pré-Alternance), demeurent d’actualité, leur revendication étant commune et partagée, voir émerger des limbes de l’incertitude ce Maroc qui avance résolument vers la démocratie, le progrès et le bien-être.

De 741 pages, ce livre, édité par « l’imprimeur Al Bidaoui », est dédié à deux figures marquantes de la scène politique et journalistique nationale, feu Mustapha Karchaoui et Mohamed Brini.

À lire et relire absolument.