Même si les pouvoirs publics ont fait beaucoup d’efforts pour le développement du sport, il n’en demeure pas mois que ce secteur demeure le parent pauvre du budget de l’Etat. En matière d’infrastructures, le football s’est taillé la part du lion avec la construction de plusieurs stades de haut niveau. Il faut avouer que ces stades ont été réalisés en grande partie grâce aux multiples candidatures du Maroc à l’organisation de la Coupe du monde de football. A preuve, les autres disciplines collectives et individuelles (hand, basket, volley, rugby, tennis…) arrivent très loin derrière en matière d’infrastructures.
Autant dire que la politique sportive demeure très aléatoire quand on sait que le budget du ministère du Sport n’a jamais dépassé le seuil de 1% du budget général de l’Etat. Comble du paradoxe, ce ministère auquel on a adjoint le département de la Culture a vu son budget de 2020 se réduire par rapport à celui de 2019 (2,8 milliards de dirhams contre 3,1). A titre comparatif, le budget du ministère des Habous et des affaires islamiques s’élève à 3,7 milliards de dirhams.
Heureusement qu’il existe le Fonds national de développement du sport (FNDS) qui est alimenté par la Marocaine des jeux et des sports (MDJS). C’est ainsi qu’en 2015 et 2017, le FNDS a contribué à raison de 3 milliards de dirhams dans le financement de la politique sportive nationale. C’est dire qu’au temps de la décentralisation et de la déconcentration, le budget du sport dans les collectivités locales (régions et communes) demeure réduit à la portion congrue.
Il faut convenir que les élus (conseillers communaux) et les députés ont de tout temps fait peu de cas du sport. Il est rare que ces politiques évoquent l’état du sport aussi bien dans les campagnes électorales, dans leurs programmes, dans les sessions communales ou dans l’hémicycle. Il a fallu que l’Etat s’investisse via la contribution du Fonds de d’équipement communal (FEC) à raison de 600 millions de dirhams pour la construction des terrains de proximité.
Autrement, les communes et les régions accusent un retard flagrant dans la programmation et la réalisation des infrastructures sportives. A preuve, l’article 246 de la loi organique relative aux communes relègue le sport à des activités d’animation locale: «La part réservée à l’animation locale est affectée à la couverture des frais relatifs à la gestion des affaires de proximité, concernant la promotion du sport, de la culture, des programmes sociaux destinés à l’enfance, à la femme et aux handicapés ou personnes en difficultés…».
Quant au sport universitaire, il manque aussi bien d’infrastructures sportives que de cadres sportifs.
On mieux comprend pourquoi les performances des sportifs marocains ne dépassent pas le cadre régional.