Le vernissage d’une exposition dédiée au livre-photo nouvellement paru « Cinémas du Maroc, lumière sur les salles obscures du Royaume » a eu lieu, mercredi à la galerie CDA à Casablanca, pour mettre la lumière sur l’histoire des salles de cinéma dans le Royaume.
Le livre, publié par François Beaurain aux éditions « La Croisée des Chemins », est une invitation à découvrir « la diversité et l’histoire d’un patrimoine exceptionnel ».
Cette exposition propose un périple en photos dans les salles obscures les plus mythiques au Maroc telles Roxy (Tanger), Al Malaki (Casablanca), Caméra (Meknès), Palace/Luxe (Marrakech), Avenida (Tétouan), Marhaba (Azemmour) et Royal (Oujda).
Dans une déclaration à la chaine d’information de la MAP (M24), l’auteur du livre a souligné que c’est un projet qui a commencé, il y a trois ans, au cinéma Caméra à Meknès, affirmant qu’il s’agit d’une salle unique au Monde, dotée d’une architecture exceptionnelle.
Selon lui, à l’occasion de cette rencontre, il a découvert un patrimoine exceptionnel de salles de cinéma au Maroc méconnu qu’il fallait faire connaître, mettre en valeur et documenter, notant que pendant trois ans, il a identifié, photographié et documenté ces salles de cinéma.
Et d’expliquer que dans son livre, il y a une partie inventaire de 64 salles de cinéma qui ont été photographiées, relevant qu’il y a un historique pour chaque salle puis un côté histoire en racontant l’épopée des salles de cinéma au Maroc, de l’arrivée des français jusqu’au moment où ces salles sont devenues marocaines.
« Il y a énormément de nostalgie autour des salles du cinéma au Maroc. Les gens en parlent et ont des souvenirs », a-t-il dit, soulignant avoir donné la parole « à des exploitants, à des scénaristes et des projectionnistes amoureux de leurs salles et du cinéma, qui ont partagé leur passion avec nous ».
Il a formulé le vœu de voir ce livre relancer le débat sur la conservation des salles de cinéma qui sont un patrimoine exceptionnel reconnu mondialement, comme en témoigne la préface du livre réalisée par un chercheur américain de renom.
Pour sa part, Abdelkader Retnani, éditeur de « La Croisée des Chemins », a relevé que cette initiative de faire un livre sur les salles obscures du cinéma au Maroc lui a été présentée, il y a trois ans par un passionné, un photographe français qui avait déjà travaillé en Afrique pour entreprendre des études sur les salles de cinéma dans le continent.
Il a dit avoir tout de suite adhéré à ce projet dans la mesure où cela lui rappelle sa jeunesse lorsqu’il fréquentait avec son père, un excellent cinéphile, les salles de cinéma de Casablanca.
Selon lui, c’est un travail d’ordre chronologique, qui commence par la première salle de cinéma construite au Maroc qui se trouvait dans la ville de détroit en 1913, notant qu’il y avait d’autres salles en 1914, 1915 et au rythme des années il y avait suffisamment de salles notamment à Tanger alors qu’on n’était qu’au début du 20è siècle.
Pour lui, le but de ce livre est de préserver ces salles, les restaurer et de susciter une prise de conscience pour sauver ce patrimoine national, notant que dans la préface, le chercheur américain Graig Buckley de la prestigieuse université de Yale, affirme que très peu de salles de cinéma comme celles au Maroc sont aussi belles et n’existent pratiquement plus, même dans les plus grands pays de l’art cinématographique.
Et de relever que cela « nous a encouragé à faire ce livre et nous a donné plus de dynamisme pour le réussir », estimant que grâce à ce projet qui voit le jour aujourd’hui, plusieurs salles vont être sauvées.
Dans la préface du livre, Graig Buckley souligne que très peu de pays dans le monde ont un éventail aussi large de cinémas de différents types et de différents millésimes. Les cinémas du Maroc sont des lieux de mémoire. Si ces espaces de rassemblement cinématographique disparaissent. Il en va de même pour un pan d’une culture, a-t-il dit.
Le livre-photo Cinémas du Maroc, lumière sur les salles obscures du Royaume » se veut le témoin d’une nostalgie, de l’amour que les Marocains ont eu et ont encore pour ces salles.