« LE MAROC FUTURE PREMIÈRE PUISSANCE EN AFRIQUE ET EN MÉDITERRANÉE OCCIDENTALE ». LE RÉVEIL TARDIF DE L’ESPAGNE. DÉCRYPTAGE.

Les experts en géopolitique l’avaient prédit dès les premiers signes de la pandémie de coronavirus: L’avènement de la crise sanitaire avec ses répercussions économiques et sociales allait transformer complètement la donne géopolitique mondiale. Environ deux ans plus tard, la prédiction est en passe de devenir une réalité. Les pays qui ont su transformer cette crise en opportunité, -et le Maroc en fait partie-, sont en train d’émerger en tant que nouvelles puissances alors que d’autres, dont l’Espagne, sont aujourd’hui au bord du déclin.

« Le Maroc a su tirer profit et force de la pandémie alors que d’autres pays se sont éclipsés », reconnaît, la mort dans l’âme, le quotidien espagnol « El Confidencial », dans un article paru hier mercredi 15 décembre sous ce titre révélateur: « Maroc: un Royaume en plein essor ».

« Alors qu’un royaume est à l’apogée de sa carrière pour devenir la future première puissance du continent africain, devant le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Egypte ou l’Algérie, grâce à un excellent travail de ses services extérieurs, la DGED, un autre royaume, au nord de la frontière méditerranéenne, est en profond déclin social et politique », note la publication espagnole, qui présente la montée en puissance du Maroc comme « une grande menace pour l’Union européenne, mais surtout pour l’Espagne ».

Ne nous attardons pas trop sur cette « menace », vraie ou supposée l’être, -il est clair que la théorie de la conspiration est devenu le sport quotidien des voisins du nord comme de l’est. La question ici n’est pas tant de sonder les états d’âme des uns ou des autres que de décrypter et analyser les faits qui suscitent leurs inquiétudes.

« Des puissances continentales mentionnées ci-dessus (Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Egypte ou l’Algérie), le Royaume du Maroc était le seul dont le PIB n’a cessé de croître », certifie « El Confidencial », à raison d’ailleurs. Le Maroc est en train de récolter les fruits de sa riposte pro-active à la crise mondiale, aussi sur le plan sanitaire (70% d’immunité collective) que sur le plan économique, -fabrication à terme des vaccins anti-covid-, pour ne pas parler des autres chantiers industriels (automobile, aéronautique et, bientôt, l’industrie de défense, un secteur à forte valeur ajoutée). 

Maroc, un portefeuille d’alliés majeurs

« Sur le plan de la défense, pour vaincre la puissante Égypte, le Maroc investit de grosses sommes d’argent, comme en témoigne l’accord militaire signé entre Rabat et Washington pour l’acquisition d’avions de chasse F-35, le plus moderne du marché. De cette façon, les États-Unis deviennent le plus grand fournisseur d’armes du Maroc », relève « El Confidencial ».

« Avec l’aval de Washington, Israël et le Maroc ont conclu un accord de coopération militaire sans précédent dans le monde arabe, isolant davantage un Front Polisario vaincu et une Algérie marginalisée », note-t-il encore.

« Londres et Rabat renforcent leur coopération bilatérale en matière de tourisme, d’énergies renouvelables ou de défense, en plus du soutien britannique à la position marocaine concernant le Sahara occidental », souligne la même source.

Et last not least, « le nouveau gouvernement allemand d’Olaf Scholz a apporté son plein soutien au Maroc dans le conflit du Sahara ». « Un coup dur pour les Espagnols qui prétendent avoir le soutien de la première puissance européenne » pour contrer le Maroc sur la question de son intégrité territoriale, avoue la même source. 

Espagne, le déclin

Le rapprochement stratégique du Maroc des grandes puissances anglo-saxonnes (USA, Royaume-Uni, Israël) implique, toujours selon « El Confidencial », un affaiblissement d’une « Espagne en plein déclin politique et social », voire une « Europe de plus en plus isolée et au caractère plus réactionnaire que préventif ». Une UE en déphasage avec les nouvelles réalités géopolitiques que tissent dans la région et le monde en général.

« Ce n’est pas un hasard si les États-Unis ont transféré leur force de réaction rapide de Morón de la Frontera (Séville) vers l’Italie », constate « El Confidencial ». « Il ne serait pas surprenant que le Maroc construise une base américaine à un moment donné à la frontière est ou sud du pays, ce qui affaiblirait ipso facto la présence des troupes américaines à la base navale de Rota », s’inquiète-t-il.

« Les relations entre les États-Unis et l’Espagne sont de plus en plus faibles et l’avantage géographique du Maroc en Afrique est vital pour continuer à construire des relations importantes par lesquelles les États-Unis peuvent continuer à acquérir une présence sur le continent face à l’avancée chinoise imparable dans l’Afrique subsaharienne. Avec l’Italie pour maintenir sa présence en Europe de l’Est et au Maghreb et le Maroc pour le reste du continent, l’Espagne va progressivement disparaître des rapports déposés dans le bureau ovale de la Maison Blanche »,  avertit la publication, rappelant que « les États-Unis ont reconnu le Sahara occidental comme marocain ».

Ces constats établis par « El Confidencial » résonnent comme un aveu d’échec de la politique extérieure du gouvernement Sanchez, lequel a sacrifié ses liens solides avec le Maroc sur l’autel d’intérêts sordides avec un régime algérien défaillant.