La culture et les arts face au Covid-19

Juste avant la tragédie planétaire du coronavirus, nos grands centres urbains connaissaient une intense activité culturelle et artistique. Les villes moyennes n’étaient pas en reste grâce aux associations culturelles.

Le dynamisme des « arts plastiques » y était pour beaucoup : galeries privées… espaces des complexes culturels, des fondations, des institutions financières engagées dans le culturel…et bien évidemment la programmation internationale du MMVI…

Fréquemment, les journaux télévisés clôturaient leur édition par un reportage sympathique et « gentillet » sur un  » maârid des founoun tachkilya ».

Même si le public des arts est réduit, la machine tournait. Créateurs et organisateurs  trouvaient « plus ou moins » leur compte.

Les cinéphiles étaient aussi choyés par les multiplex. Les tournages de films se faisaient un peu partout. Le théâtre avait ses représentations et son public de « résistants ». Les amateurs de musique se déplaçaient pour les grands événements internationaux à Rabat, Fès Essaouira, Oujda, Tanger… Et aussi pour ces mini concerts de musique jazz, rap, pop, reggae, world music…très en vogue dans divers établissements…

Les intello gambergeurs…trouvaient leur compte dans des conférences, colloques, tables rondes, présentation d’ouvrages …portés par des publics ou des privés…

On pense aussi à la fréquentation en hausse des musées……à l’ affluence à la Bibliothèque nationale… aux événements liés au livre et à la lecture… et aussi au dynamisme des centres culturels étrangers… etc.

Bref… c’était à la carte, on avait l’embarras du choix…et la subvention publique soutenait la création.

Mais pourquoi ici l’emploi de l’imparfait ?? Comme si c’était un monde révolu ? La nostalgie d’un âge d’or mythique? Pourtant, on a quitté tout cela il y a moins de dix jours…!!! Juste hier!

La notion du temps se trouble et tout semble désormais lointain. Cet imparfait est issu du traumatisme du confinement…du choc du déplacement conditionné par une autorisation exceptionnelle… et de la méfiance des attroupements et de la foule… notre salut est en jeu. On n’a jamais pensé vivre un « truc » pareil!!

Partout dans le monde… les artistes s’interrogent. La création du rêve et la recherche du beau…paraissent  « secondaires » dans cette ambiance tragique.

En France, musées, monuments historiques, sites touristiques, cinémas, théâtres, bibliothèques… sont fermés. Édouard Philippe a dit que ce sont des «lieux publics non indispensables à la vie du pays».
« Non indispensables à la…vie… du pays » !! Les mots de trop qui font mal à la culture et aux artistes!

En Belgique, une grande agence de communication culturelle estime que 10. 000 événements sont annulés ou reportés. Les Belges ont prévu une stagnation des activités pour toute l’année. Ils ont décidé de soutenir les artistes ! La Fédération Wallonie-Bruxelles a créé un fonds de 50 millions d’euros pour, entre autres, les activités culturelles qui n’auront pas lieu … mais dont « la rémunération des artistes et des techniciens doit être assurée ».

Aujourd’hui, c’est surtout l’homme de médecine (qui soigne) et l’ homme de sûreté (qui assure l’ordre public et le respect du confinement) qui sont sur le front.

La culture ne peut s’épanouir dans les sociétés que lorsque les besoins élémentaires sont globalement satisfaits. La santé est aujourd’hui gravement menacée. Artistes et acteurs culturels sont également mobilisés mais sont perplexes. Leurs revenus vont diminuer….Tôt ou tard le mal sera vaincu…la crise surmontée… les énergies créatives retrouveront leur rôle et leur mission…Mais en attendant…!?