Le Maroc et le Royaume-Uni, deux pays millénaires, entretiennent, depuis près de huit siècles, une amitié inscrite dans la pérennité, pétrie dans le respect et l’estime mutuels.
La célébration cette année du 300è anniversaire du premier traité de paix et de commerce signé entre les deux Royaumes, témoigne de cette relation millénaire qui est désormais tournée vers l’avenir et appelée à se raffermir à la faveur notamment de l’entrée en vigueur de leur Accord d’Association post-Brexit.
Aussi, la nouvelle politique extérieure du Royaume-Uni dite « Global Britain » a permis d’insuffler une nouvelle dynamique à ses relations avec le Maroc, renforçant ainsi le dialogue stratégique qui s’opère depuis la visite à Londres en 2018 du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.
Ceci a permis d’identifier les enjeux stratégiques des relations Maroc-Royaume-Uni, permettant dès sa première session d’établir un dialogue stratégique de sécurité, alors que le département britannique du transport avait proposé de renforcer la coopération technique dans le domaine de la sûreté des navires et des ports.
De plus, le Maroc a été l’un des premiers pays avec lesquels le Royaume-Uni a conclu un Accord d’Association, en octobre 2019, permettant ainsi d’anticiper le vide juridique qu’allait occasionner la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Ce partenariat restitue, dans le contexte des relations bilatérales, l’ensemble des avantages que les deux pays s’accordaient, mutuellement, dans le cadre de l’Accord d’Association Maroc-UE. Il permet aux échanges entre les deux pays de se poursuivre de manière régulière, offrant la visibilité et les garanties nécessaires aux opérateurs économiques des deux bords.
Conscients de l’intérêt de préserver la continuité des relations bilatérales ainsi que les intérêts mutuels des deux Royaumes, les diplomates des deux pays ont eu un échange dense de visites durant la période précédant l’entrée en vigueur du Brexit, pour s’assurer que les relations maroco-britanniques en sortent indemnes.
En plus de témoigner indubitablement de la profondeur des liens qui unissent les deux pays, l’accord d’association Maroc-Royaume-Uni traduit la pertinence et la perspicacité de la politique engagée sous le leadership de SM le Roi Mohammed VI afin de diversifier les partenariats du Royaume et de consolider son positionnement en tant que hub en Afrique.
Une aubaine pour le gouvernement britannique qui ambitionne de devenir à l’horizon 2022, le premier investisseur des pays du G7 en Afrique. Dans ce cadre, la Chambre de Commerce britannique au Maroc a souligné l’importance du Maroc dans cette démarche en tant que passerelle et trait d’union avec le continent africain.
Dans ce contexte, le Royaume pourrait devenir une destination de choix pour les investissements britanniques post-Brexit, d’autant que plusieurs accords antérieurs sont de nature à faciliter cette démarche.
L’un des plus récents étant le mémorandum d’entente conclu en 2020, en marge du sommet « UK-Africa Investment Summit » dans la capitale britannique, visant la création d’un groupe de travail conjoint pour la promotion des opportunités d’échanges commerciaux et d’investissements offertes par les deux Royaumes.
C’est d’ailleurs en marge de ce sommet qui laissait présager déjà les contours de la nouvelle politique étrangère britannique, que la première session de dialogue des Affaires Maroc-Royaume-Uni a eu lieu, réunissant plus de 110 entreprises marocaines et 225 opérateurs britanniques dans la perspective de présenter les opportunités d’échanges commerciaux et d’investissements que les deux pays ont à offrir.
Par ailleurs, les deux précédentes éditions du dialogue stratégique ont permis de redynamiser la coopération culturelle, avec la signature d’un mémorandum d’entente pour la création d’un Comité de Coopération Mixte dans le domaine de l’Éducation et d’un accord sur le système des écoles britanniques au Maroc.
Sur le terrain, cela s’est traduit par l’ouverture de la première école internationale britannique « British Academy School de Marrakech » au début de l’année universitaire 2019-2020, avec l’objectif de poursuivre sur cette lancée pour ouvrir d’autres écoles à travers le Maroc.
La coopération climatique n’est pas en reste puisque les deux Royaumes se positionnent comme leaders mondiaux de l’action écologique. Une donne que vient confirmer le rapport accompagnant le classement de l’indice de performance en matière de changement climatique (CCPI), dans lequel le New Climate Institute a estimé qu’avec les pays scandinaves, « le Royaume-Uni et le Maroc, mènent la course vers la neutralité carbone ».
Une convergence de vues qui était évidente lors du dernier sommet mondial pour le climat (COP26) tenu à Glasgow et lors duquel la présidence britannique a choisi le Royaume pour figurer parmi une liste très restreinte de 20 pays ayant pris part au Sommet mondial des dirigeants sur « l’accélération de l’innovation et de déploiement des énergies propres ».
L’ambassadrice régionale de la COP26 pour le Moyen-Orient et l’Afrique, Janet Rogan, avait d’ailleurs saisi l’occasion pour qualifier le Maroc de « leader en Afrique qui pousse vers une percée des nouvelles technologies dans le domaine de la production énergétique ».
Cet ensemble d’éléments augure d’un avenir radieux pour des relations qui ont vu le jour en 1213 et qui devraient se consolider davantage à la faveur de la 3è session du dialogue stratégique et de la 1ère session du Conseil d’Association prévues à Londres.