Les Suisses se rendent dimanche aux urnes pour voter « la loi Covid-19 » sur la gestion de la pandémie, dont l’enjeu principal est l’instauration du certificat sanitaire.
Ce référendum intervient alors que le nouveau variant Omicron, détecté en Afrique du Sud et qualifié de « préoccupant » par l’Organisation mondiale de la santé, a replongé la planète dans un état d’alerte.
Attaquée une première fois par référendum le 13 juin dernier, la loi a obtenu le soutien de quelque 60% des votants. Si son but premier était de garantir l’appui financier aux différents secteurs économiques touchés par la pandémie, son champ d’application a depuis été élargi. Les opposants dénoncent notamment l’introduction du certificat sanitaire et le soutien fédéral au traçage des contacts.
Signe des tensions inhabituelles en Suisse, la police a bloqué dimanche la place se trouvant devant le siège du gouvernement et du parlement à Berne, en prévision des manifestations, selon des médias.
D’après les sondages toutefois, la population devrait accepter la loi même si les antivax et antipass ont su faire entendre leur voix ces dernières semaines en organisant de nombreuses manifestations, parfois interdites et émaillées de violences, dans ce pays réputé pour sa culture du dialogue et du compromis et où des référendums sont organisés plusieurs fois par an dans un climat apaisé.
De nombreux politiciens, y compris le ministre de la Santé Alain Berset, qui depuis deux ans en est venu à incarner la lutte contre le Covid dans le pays, ont été menacés de mort et sont désormais placés sous protection policière.
Les Suisses votent également dimanche sur une initiative populaire sur les soins infirmiers qui demande à la Confédération de garantir une « rémunération appropriée » des prestations de soin.
Ces votes interviennent alors que la Suisse connaît comme d’autres pays une flambée des infections depuis la mi-octobre en raison du variant Delta.
Mais contrairement à d’autres pays dans le même cas, le gouvernement a refusé pour l’instant de durcir les mesures de lutte au plan national, faisant valoir que l’occupation des lits de soins intensifs par des patients Covid était relativement faible à ce jour (20%).
« La situation est pour l’instant maîtrisée. Si les cas devaient augmenter de manière exponentielle, il faudrait s’adapter au fur et à mesure », a déclaré mercredi M. Berset, en conférence de presse.
Le gouvernement a toutefois pressé les cantons de prendre des mesures et a appelé la population à respecter les mesures sanitaires de base.