SAHARA MAROCAIN: VOTE DE LA RÉSOLUTION 2602 PAR LE CONSEIL DE SÉCURITÉ. LA TUNISIE ENTRE DANS LE JEU MALSAIN D’ALGER.

La nouvelle résolution sur le Sahara a été votée vendredi à la majorité écrasante des membres du Conseil de sécurité. 13 sur 15 membres de l’instance décisive de l’ONU ont dit « OUI » à la résolution rédigée traditionnellement par les États-Unis.

Petite surprise: La Tunisie s’est rangée aux côtés de la Russie, passée champion dans l’abstentionnisme, en formulant des « réserves » sur la nouvelle résolution. Selon nos informations, l’ambassadeur tunisien à l’ONU n’a même pas entrepris d’expliquer la position de son pays sur cette abstention. Mais il est clair qu’à travers son abstention, la très fragile Tunisie veut échapper à d’éventuelles représailles de la part du régime militaire algérien.

Par contre, le Kenya qui s’est escrimé avec la Russie pour tenter de modifier le projet de résolution sous prétexte que « le droit à l’autodétermination » n’était pas suffisamment mentionné, a fini par voter en faveur du même texte de la résolution.

Il faut noter que le texte de la résolution dévoilé mercredi 27 octobre par le Collimateur n’a subi aucune modification, ni dans la forme ni dans l’esprit, malgré le lobbying de la Russie en faveur d’Alger, -principal client de l’armement russe-, elle a été citée à cinq reprises en tant que partie prenante au conflit et a été appelée formellement à prendre part à nouveau aux tables rondes, initiées et organisées par l’ex-Envoyé personnel du SG de l’ONU, Horst Köhler, les 5 et 6 décembre 2018, et le 22 mars 2019.

Le tout nouvel Envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara, l’Italien Staffan de Mistura, est donc appelé à reprendre, selon le même schéma initial, les pourparlers quadripartites lancés par l’ancien président allemand, Horst Köhler, avec la participation inévitable de l’Algérie, le « polisario » n’étant qu’un faux nez de la junte militaire algérienne.

Pour rappel, Alger s’est manifestée bien avant le vote de la nouvelle résolution, pour exprimer déjà son refus de participer aux tables rondes, sous prétexte qu’elle n’est pas partie prenante au conflit. La persistance dans un tel refus pourrait lui attirer les foudres de l’instance décisive de l’ONU.

Au-delà du format des prochains pourparlers, le Conseil de sécurité a mis l’accent dans sa nouvelle résolution sur la nécessité pour le nouvel émissaire onusien de capitaliser sur les avancées accumulées depuis le lancement, en avril 2007, du processus de dialogue à Manhasset (New York), sur la base de l’offre marocaine d’autonomie, pour avancer dans la recherche d’ « une solution politique réaliste, praticable, durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara occidental fondée sur un compromis« .

Décryptons: l’insistance du Conseil de sécurité sur une solution politique réaliste exclut de facto l’option éculée, de surcroît impraticable, du « référendum d’autodétermination » prônée par Alger.

L’Initiative du Maroc pour l’octroi d’un statut d’autonomie, présentée en 2006 par le Maroc, est la seule alternative au conflit créé autour du Sahara. Prévoyant de larges prérogatives d’autogestion pour la population des Provinces sahariennes marocaines, elle constitue elle-même une forme d’autodétermination.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si dans chaque nouvelle résolution, le Conseil de sécurité consacre la prééminence de la proposition d’autonomie en tant qu’alternative sérieuse et crédible au conflit créé autour du Sahara marocain.