Mercredi en soirée, sur le plateau de 2M, on a eu droit à une « confrontation » cathodique entre deux représentants de la majorité et autant de l’opposition. Ceux qui s’attendaient à en apprendre davantage ont été déçus.
En effet, on était en présence d’un tandem RNI-PI face à un duo PPS-MP. Deux camps qui se connaissent bien pour avoir fait un bon bout de chemin ensemble au cours des dernières années.
Bien entendu, avec en toile de fond la discussion autour du programme gouvernemental, les rôles étaient partagés. D’un côté, on défendait et de l’autre on descendait. Du tout normal, en somme. Sauf qu’au bout de l’émission, on n’a pas retenu grand-chose ! Notamment, du côté du duo Livre-Épi.
Ainsi, à suivre les thèses des représentants de l’opposition, on a eu comme l’impression qu’ils n’y croyaient pas vraiment. Surtout, quand ils se sont installés dans un discours qui manquait d’arguments à même de démanteler le discours d’en face. Qui, lui-même, manquait de punch, puisqu’il est resté prisonnier d’une démarche défensive pour répondre au ton offensif d’en face. Sachant que dans un débat politique télévisuel, le vis-à-vis n’est qu’un prétexte pour s’adresser à l’audience qui suit la « confrontation ». Il s’agit d’un espace de conquête de l’opinion publique.
Car, dans un schéma politique pareil, l’on ne peut passer son temps à vouloir convaincre quelqu’un qui avance dans l’habit oppositionnel. D’autant que ce dernier « évolue », oreilles bouchées, dans une sorte de monologue. De même qu’il ne semble être là que pour « indisposer » et non pour proposer.
Or, dans ce monologue l’on a eu le sentiment d’avoir affaire à des tentatives de « déstabiliser » le vis-à-vis que de chercher à convaincre l’audience, in abstencia, qu’on dispose d’une alternative par rapport à l’ « offre programmatique » de la majorité ! Au détail près, on était devant le même schéma adopté, et non adapté, dans l’enceinte parlementaire : « Où sont les chiffres ? Où est l’agenda ? D’où viendrait l’argent ?, etc. « Toutes les interrogations sont certes légitimes, mais est-ce le fond du problème quand il est question de décortiquer, voire détricoter, un programme gouvernemental ?
Serait-ce l’expression d’une vacuité d’un discours opposant ?
L’on ne pourrait en juger parce qu’on n’est pas censé distribuer des notes pour les prestations des uns ou des autres.
En revanche, il est clair qu’il y a vraiment des efforts d’apprentissage à consentir par les acteurs politiques en vue de donner du contenu et du sens au débat politique par le truchement du petit écran et par d’autres canaux.