« La vocation de la poésie n’est pas de nous éblouir par une idée surprenante, mais de faire qu’un instant de l’être devienne inoubliable et digne d’une insoutenable nostalgie » (Milan Kundera).
La poésie manque dans l’air, dans les visages, dans les paroles qu’on échange. La poésie est un oiseau rare qui a choisi de s’exiler là où les arbres sont attentifs à son chant secret. Nous avons perdu l’émerveillement de l’enfant que nous sommes. Rien ne nous intéresse, sauf le gain. Le temps n’est qu’une course sans fin vers une gloire minée par la fatigue et les sueurs froides.
Prenez le temps d’admirer la lumière du jour, d’écouter avec légèreté le mouvement de ces êtres humains à la recherche d’un abri. Chacun a une histoire à raconter et un parcours de vie plein de tribulations.
La poésie n’est pas seulement des mots assemblés sur une page blanche ou acclamés par une voix profonde et limpide. La poésie est avant tout un art de vivre. Elle est là où personne ne l’attendait pas. Elle est le premier cadeau d’un bon matin.
La poésie n’est pas seulement cette trace transcrite dans les livres. Elle doit, en premier lieu, habiter celui qu’on a nommé poète. Celui qui a le regard voyageur au-delà des limites. Le poète n’est pas un rêveur, il est la source de ce rêve lointain invitant le monde à prendre part de cette étreinte qui réconfortera cet être fragile en nous. La poésie est une alchimie, elle transforme le mal en le rendant joyeux et gai. Elle porte en elle le drame de l’humanité. Elle dessine une fenêtre sur le mur des lamentations.
La poésie n’est pas un cursus à apprendre aux apprentis et aux apprenants de l’écriture. Elle est une façon d’être. Elle est aussi le danger qui devient le captif amoureux de ce jeune poète car la poésie nous rajeunit, nous transforme, nous anéantit. Elle est le souffle du sphinx, une renaissance des sens. Elle bouleverse l’ordre du monde et acclame avec ferveur le droit de crier haut et fort l’ultime crainte des certitudes. Rien n’est figé dans le marbre d’une vérité qu’on a bien voulu rendre immortelle.
La poésie ne craint rien. Sa témérité est douce et sa révolte est une chanson qui éclaire l’éveil.
La poésie est une seconde vie. Une bouffée de chaleur atroce qui vient des entrailles d’un volcan insomniaque. La poésie est une flamme éternelle du soupçon. Ne vous méfiez pas de la poésie. Allez vers elle, elle est la maison de la quiétude.
Un morceau de poésie dans votre café du matin et le monde sera heureux et meilleur. N’hésitez pas à mettre.