Le « clasico » sud-américain entre les sélections brésilienne et argentine a été suspendu moins de cinq minutes après le début du match, dimanche au stade de Sao Paolo, comptant pour les phases éliminatoires de la Coupe du Monde Qatar 2022.
Voici sept points essentiels pour comprendre ce « scandale mondial » :
1 – La Loi brésilienne aurait été violée par des joueurs argentins :
L’autorité sanitaire brésilienne (l’Agence nationale de surveillance sanitaire – ANVISA) reproche à quatre joueurs de la sélection argentine d’avoir violé la loi brésilienne qui oblige les voyageurs ayant séjourné au cours des deux dernières semaines dans quatre pays (Grande Bretagne, Irlande du nord, Afrique du sud, Inde) d’observer une quarantaine obligatoire de 14 jours. ANVISA accuse les quatre joueurs d’avoir menti sur le pays de provenance, la Grande Bretagne en l’occurrence.
Antonio Barra Torres, président d’Anvisa, a déclaré à la télévision que « les 4 joueurs doivent être expulsés du Brésil. Ils seront condamnés à une amende et sanctionnés pour une série d’atteintes à la santé. Ils n’ont pas respecté la réglementation sanitaire brésilienne ».
2 – Les quatre joueurs concernés :
Il s’agit de Emiliano Martinez et Emiliano Buendia, qui jouent pour le club anglais Aston Villa et Cristian Romero et Giovani Lo Celso, qui évoluent dans les rangs de Tottenham.
3 – L’escale au Venezuela :
Après avoir joué la semaine précédente avec leurs clubs en Grande Bretagne, les quatre joueurs incriminés se sont rendus au Venezuela pour disputer, jeudi dernier, un match opposant les sélections argentine et vénézuélienne au titre des qualifications sud-américaines pour le Mondial 2022. Le match s’est soldé par une victoire écrasante de l’Argentine (3-1). L’Albicelste s’est envolée le lendemain pour Sao Paolo.
4 – Le séjour au Brésil
La sélection argentine séjourne au Brésil depuis vendredi dernier où elle s’est entraînée en préparation du « clasico » sud-américain attendu ce dimanche par le monde entier. Selon le capitaine du Onze argentin, Lionel Messi, cité par la presse de son pays, aucun joueur de son équipe n’a été avisé du devoir d’observer une quarantaine, ni à l’hôtel ni sur le terrain des entrainements.
5 – La surprise
Cinq minutes après le début du match, des agents de l’ANVISA ont fait irruption dans le stade, devant un étonnement général, pour demander que le match soit suspendu immédiatement et que les quatre joueurs ciblés quittent le terrain.
L’équipe d’Argentine s’est retirée dans les vestiaires. De longues discussions ont suivi entre le staff argentin, conduit par Messi, et le Onze brésilien et les agents de l’ANVISA, sans résultat, semblaient déterminés à conduire les quatre joueurs concernés sur le lieu de quarantaine.
6 – Position de la FIFA et Conmebol A la demande de la FIFA, l’arbitre du match, le Vénézuélien Jesús Valenzuela, a suspendu la rencontre et devra soumettre un rapport sur les circonstances de cette suspension à la Commission de discipline, qui déterminera les étapes à suivre.
Conmebol souligne que les équipes sont dispensées de la quarantaine et que les autorités brésiliennes et la CBF (Confédération brésilienne de football) sont informées de ces mesures et ont la responsabilité de garantir le jeu.
7 – Que dit le règlement de la FIFA en cas de suspension d’un match ?
Le règlement énonce clairement que la Commission de discipline de la FIFA peut imposer des sanctions contre les fédérations impliquées dans les matches non joués ou ceux qui sont définitivement suspendus, sauf dans les cas de force majeure admis par la FIFA. Dans ce cas, la Commission de Discipline peut ordonner la reprise du match ou, le cas échéant, attribuer les points à l’une des deux équipes.
C’est à la commission alors de déterminer si ce qui s’est passé au Brésil est un cas de « force majeure » ou non.