À suivre la campagne électorale, voire les campagnes électorales, on dirait qu’on est en présence de discours sortis du même moule. Il y a comme une modélisation discursive qui laisse plutôt perplexe tout observateur qui serait tenté de chercher des « points de démarcation » entre les différentes formations politiques en lice.
Normal, peut-on rétorquer à partir du moment que le contexte général est le même, mais aussi les soucis et les attentes des populations. D’ailleurs, sur le terrain, les acteurs procèdent pratiquement par un dispositif plutôt identique. Ils partent du diagnostic pour déboucher, par induction, sur ce qu’ils proposent. Autrement, cela ne diffère pas de la démarche adoptée dans les prestations cathodiques des uns et des autres. Du coup, le contact direct avec les citoyennes et les citoyens n’est que le prolongement des lignes directrices déjà dévoilées. A cette différence près qu’on met de côté la « langue savante » en adoptant le langage de tous les jours.
Ceci n’empêche pas pour autant quelques nuances. Notamment, quand on prend en ligne de compte les référents présidant à la dynamique intrinsèque des discours assertifs.
Un exemple, parmi d’autres, serait une possibilité de comparaison entre le PJD d’un côté et les autres formations de l’autre.
Sur ce rayon, la formation de la Lampe y va de la partition suivante: « Notre démarche sera dans la continuité ». Pour ce faire, les candidates et les candidats de ce parti y vont par décliner ce qu’ils considèrent constituer des réalisations, comme relevant du constat. Et ce, sans se soucier des avis des populations. Le principe de la tutelle (tutorship) survole toutes les autres dimensions.
En face, les discours des autres formations en compétition vont dans le sens d’une tentative de « démantèlement » des assertions triomphalistes des Lampistes. Ceci commence par développer des « contre-argumentaires » teintés de remises en cause des « bilans » avancés, tout en proposant des « alternatives » qui, elles, s’inscrivent dans un « devenir espéré ». Qui plus est voulu en « rupture » avec le « constat de la réalité immédiate ».
Dès lors, l’électorat se retrouve entre deux choix: la rupture ou la continuité !
Cornélien !