L’autre temps du changement. Que peut-on espérer de cette rentrée ?

Il est temps de repenser nos échelles d’action: Que devenons-nous deux ans depuis le début de la pandémie ? Que peut-on tirer de leçons de cette pandémie qui a ravagé le monde ? A l’heure de la campagne de vaccination, quels défis pour le Maroc qui se cherche des voix pour reconstruire son modèle de développement et sa charte pour le développement ? Quelle est la place des prochaines élections sur le « New Normal » et les modèles de vie pendant cette crise ?

Beaucoup de questions qui interpellent autant l’opinion publique que les acteurs et intellectuels de ce pays. Ce que Abdelmalek ALAOUI appelle dans ce nouvel ouvrage « le temps du Maroc » laisse désirer des voix de changement à travers la même conviction: créer des ruptures.

Des ruptures qui façonnent les futurs acteurs de la « vie politique » 

C’est peut-être un exercice complexe pour toutes les forces vives de la société de par le contexte très particulier que traverse le Maroc d’aujourd’hui: un nouveau modèle de développement sur la table, une campagne de vaccination en marche et de nouvelles élections à la porte d’une espérance au-delà des paradoxes que presque tout le monde connaît. 

Il y a quelque chose qui fait que, au-delà des bonnes volontés, la fascination du pouvoir se propage du haut en bas, ce qui par ricochet peut expliquer en partie le besoin de participer à l’espoir du gain ou de survie, même au-delà de l’effondrement promis pour la majorité.  Mais de quoi a-t-on besoin pour recréer du sens au politique et chercher des élites qui ne condamnent pas le politique dans des idéologies d’apparentes opportunistes. 

Une autre chose qui n’honore pas le Maroc est ces ruptures dans les composantes gouvernementales depuis au moins l’avènement du gouvernement de Benkiran en 2011. Ces ruptures dans l’harmonisation de l’appareil gouvernemental créent un vrai problème de conscience politique. 

De la conscience politique 

Il nous faut alors une charte de conscience politique, compte tenu de ce retour en force d’une jeunesse ayant soif d’un nouveau souffle démocratique. Il est tout à fait vrai de dire que la conscience est une affaire collective nécessitant une véritable connaissance des fondamentaux de la démocratie, de la construction d’une masse capable d’évaluer les programmes, de les initier, les remettre sur la table, les discuter et les analyser. Nos partis politiques manquent de vrais débats sur ce qu’est avoir la conscience politique. Ils sont alors responsables de cette rente et de ce nomadisme qu’on est en train de voir, et bien d’autres maux que ne nous connaissons pas.   

Une « démocratie » des passions

Devant l’inconscience, une démocratie est un processus long et rigoureux qui nécessite des institutions et des acteurs politiques capables de relever les vrais dysfonctionnements dans le pays et qui ne pointent pas seulement du doigt les problèmes, mais se mettent ensemble à les résoudre, à dépasser les clivages ethniques ou linguistiques, et qui voient cette démocratie comme passion de rendre à César ce qui est à César, de répondre aux besoins des populations, d’écouter et de transformer les problèmes en opportunités. 

La fonction de l’élu dépasse largement celle de l’écoute, il doit absolument répondre dans sa mission aux attentes de son concitoyen, lui fournir la donnée, le servir par les actes, qui le rend prospère dans son territoire du vécu. Il doit également créer des plateformes de débat pour proposer des projets et lui permettre de partager sa passion de cette vocation. 

Dedans et dehors des politiques à l’œuvre   

Sa mission ne s’arrête pas là, il doit à la fois s’inscrire dans une vision d’ensemble afin de transformer les doléances des citoyens qui représentent en idées et projets innovants. Dans cette agitation, son devoir est de proposer des programmes et projets à l’amont de ces politiques et d’orienter les objectifs et les outputs de ces visions à l’aval des politiques à l’œuvre.    

Des jeunes aux élections de 2021, un renouveau de l’espoir

Force est de constater ces dernières semaines l’implication forte des jeunes pour ces nouveaux mandats, des jeunes compétents et capables de créer un changement, un autre temps du changement.

Il est vrai que la bataille est longue et nécessite une vraie volonté de créer une nouvelle classe politique déterminée, propre et convaincante devant ces paradoxes de méfiance/confiance, optimisme de passion et pessimisme de raison. Devant la médiocratie et la méritocratie, la droite et la gauche et de ce qui n’est ni droite ni gauche, devant l’élite et la masse mais aussi devant l’intérêt général et l’intérêt particulier, nous avons une autre chance de devenir autres dans cet autre temps du changement !