À environ deux mois de l’expiration du contrat du Gazoduc Maghreb Europe acheminant du gaz à partir de l’Algérie vers l’Espagne via le territoire marocain, l’incertitude plane toujours sur l’avenir de cette voie d’exportation.
Si le Maroc, par la voie de la DG de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), Amina Benkhadra, s’est déclaré vendredi ouvertement favorable au maintien de l’exploitation du gazoduc, dont le contrat arrive à son terme le 31 octobre 2021, ce n’est pas le cas d’Alger.
Réagissant à la sortie de Mme Benkhadra, Alger a laissé entendre samedi que rien n’a encore été décidé pour maintenir ou mettre un terme au contrat trilatéral Maroc-Espagne-Algérie, en vigueur depuis 1996.
« L’Algérie, en toute souveraineté et autonomie de décision, n’a toujours pas décidé de le reconduire à l’expiration du contrat qui encadre son économie en octobre 2021« , a rapporté l’agence officielle algérienne (APS), citant des « experts« .
Dans une tentative de monter les enchères, Alger argue de « l’intérêt quasi exclusif que tire le Maroc du passage de ce gazoduc vers l’Europe, relevant qu’il « pompe 800 millions de m3 de gaz pour ses besoins qui viennent s’ajouter aux royalties qu’il prélève au titre du droit de passage du gazoduc ».
Le GME, en service pendant les 25 dernières années, « est un formidable outil de coopération gagnant-gagnant et un exemple de projet régional structurant et mutuellement bénéfique », avait tenu à souligner Mme Benkhadra, dans une interview à la MAP.
Mme Benkhadra a ainsi fait savoir que « l’accès y sera libre et les tarifs seront transparents et non discriminatoires, notant que cette installation étant aujourd’hui amortie, les tarifs seront plus compétitifs que tout autre moyen de transport concurrent« .
Il faut préciser qu’en cas de non-reconduction du contrat, la propriété du gazoduc construit par l’Espagne reviendra de plein droit au Maroc.