Il y a ceux qui se sont déclarés candidats aux prochaines échéances électorales depuis assez longtemps. Ceux qui nous ont dit qu’ils ne savaient pas s’ils allaient se présenter. Et puis ceux qui n’ont pas daigné piper mot pour nous tenir en haleine. Eux, vous l’auriez deviné, ce sont les leaders des partis politiques. Et puis, on se demandait surtout pour quel scrutin ils allaient opter.
L’enjeu est « énorme », ne serait-ce que du fait qu’aucun des leaders n’allait se jeter sur l’arène sans avoir, au préalable, soupesé ses chances de remporter le pari. Sachant, notamment, qu’il ne s’agit pas d’une promenade de santé. Rien ne doit être laissé au hasard surtout qu’une éventuelle « déconvenue » serait, pour le moins, « indigérable ». Politiquement et personnellement.
Quant au choix de la nature de l’élection, elle est tout aussi significative puisque porteuse de sens quant à l’importance que les uns ou les autres accorderaient à la place où ils voudraient se sentir les plus utiles à la communauté.
Si, dans l’absolu, les élections (communales, régionales ou législatives) se valent relativement compte tenu de l’impact qu’elles sont censées avoir sur la marche du pays, il n’en demeure pas moins que la proximité aux préoccupations des citoyennes et des citoyens nuance cette règle générale. En effet, même si des fois la confusion est de mise, notamment quand on entend parler des problèmes d’une circonscription électorale dans l’enceinte parlementaire, alors qu’on est au cœur d’une institution qui assure la fonction législative et celle du contrôle de l’action gouvernementale, il est clair que ce qui intéresserait davantage un citoyen sont les « choses » qui concernent son environnement immédiat. Et partant, son quotidien. Son quartier, sa circonscription, sa ville ou son village et, par extension, sa Région.
Il est, de ce fait, beaucoup plus sensible aux réseaux d’assainissement, au transport urbain et autres secteurs à « effets directs » sur sa vie, qu’aux envolées lyriques (dont l’apport et l’importance sont indéniables) qui secouent le Parlement. Autrement, c’est justement au niveau local que les formations politiques sont attendues pour mettre les femmes et les hommes à compétences manageriales avérées pour servir au mieux les populations.
Sous nos altitudes, certaines pratiques, qui ont la peau dure, ont voulu que les partis envoient leurs « valeurs supposées sûres » à la Chambre des représentants, et à moindre mesure vers les Régions ou les collectivités territoriales. Voire qu’on assiste même, parfois, à des « remplissages de listes », juste pour signifier qu’on arrive à couvrir un maximum du territoire. Et l’on se retrouve, dès lors, plus préoccupés par le quantitatif que par le qualitatif. Très mauvais calcul s’il en est !
Ceci dit, revenons aux choix de « nos » leaders politiques pour les échéances du 8 septembre. Saâd Eddine El Othmani, chef du gouvernement sortant et SG du PJD, a décidé de « migrer » de Mohammedia pour se présenter à Rabat pour le compte des Législatives. Le patron du PAM, Abdellatif Ouahbi, se re-présentera dans la circonscription de Taroudant. Pour sa part, Nizar Baraka, chef de file des Istiqlaliens, ira à la quête des voix de l’électorat de Larache. Alors que, valeur aujourd’hui, le secrétaire général du PPS, Nabil Benabdellah, bien que pressenti à Rabat, n’aurait pas encore tranché. Quant au président du RNI, Aziz Akhannouch, il a choisi d’être tête de liste des siens pour les Communales à Agadir. Mohand Laenser, secrétaire général du MP et président sortant de la Région Fès-Meknès, est candidat à Boulemane.
En revanche, deux leaders ne seront dans aucun couloir. Il s’agit, notamment du premier secrétariat de l’USFP, Driss Lachgar, et du secrétaire général de l’UC. Les deux hommes disent avoir opté pour l’encadrement et l’accompagnement de leurs candidates et candidats. Maintenant, parmi « les patrons- candidats » personne n’est allé chercher personne pour une confrontation directe, et s’il est quasiment « acquis » qu’ils réussissent le pari, tout l’intérêt se porterait sur la capacité des uns et des autres à mobiliser l’électorat. Mais aussi, ultimement, le nombre de voix qu’ils engrangeront. Sans bain de foules !