Des fois, on a juste envie de s’approprier des termes. Des concepts. Cette envie qui nous donne envie d’appréhender ce qu’on croit, ce qu’on pense, relève de l’évidence. Le mot « Élections » fait partie de ce dictionnaire. Étymologiquemt, le terme provient du verbe latin « eligere », synonyme du verbe « choisir ». De même que, lit-on sur Wikipedia, du substantif « electio » qui renvoie au choix.
Selon la même source, fort instructive ne serait-ce que du fait qu’elle nous fait faire l’économie de ne pas trop creuser, de référence en référence renvoyant à d’autres références, au risque de se perdre dans d’interminables conjectures, « l’élection est la désignation, par le vote d’électeurs, de représentants (une personne, un groupe, un parti politique) destinés à les représenter ou occuper une fonction en leur nom ».
Dans le même élan pédagogique, on apprend que « la population concernée transfère par le vote de sa majorité à des représentants ou mandants choisis, la légitimité requise pour exercer le pouvoir attribué (fonction censée être par ailleurs définie et orientée par le biais d’un programme politique) ».
Bon, on pourrait bien se dire que cela relève, voire relèverait (la nuance du temps modal est d’importance), de la tautologie. La remarque pourrait être recevable, sans plus. Elle ne pourrait être « accordée » dans ce cas d’espèce. La raison est, disons, simple. Elle est d’une simplicité compliquée. Et ce sont, en fait, certains candidats qui la rendent ainsi. Mais aussi certains électeurs.
Des exemples ? Vous en voulez, en voilà ! L’achat des voix. Les deux « termes de l’équation électorale » sont renvoyés au placard. Au fin fond du placard. Le candidat qui veut être mandaté ne propose pas de programme. Il tente d’acheter la voix de l’électeur-mandataire. Ce dernier ne vote pas: il vend sa voix. Pour tout superviser, il y a un arsenal de lois qui régit l’opération. Derrière, il y a des yeux qui veillent au grain pour éviter le dévoiement de l’opération dans son ensemble.
Le 8 septembre est dans quelques semaines certes, mais les malveillances sont montées au premier plan lors des récentes élections des Chambres professionnelles. Mal en a pris aux « contrevenants ». Pris en flagrant délit par une vidéo virale, un candidat tombe dans les filets de la Justice. C’était le 6 août à Guelmim. Le 11 du même mois, dans le respect des procédures, le couperet tombe: trois ans de prison ferme. Les concernés, le candidat et deux autres personnes, et si le jugement se confirme, auront plus de 1.000 jours derrière les barreaux pour méditer leur forfait. Cela devrait servir d’exemple pour la suite des événements !