Depuis l’arrivée d’Ismaël Haniyeh mercredi 16 juin à Rabat, à la tête d’une importante délégation du mouvement palestinien Hamas, les partisans inconditionnels du « boycott » d’Israël ont étrangement disparu des radars.
Pourtant, ces agitateurs professionnels ne sourcillaient pas quand, en pleine guerre de Gaza (avril-mai 2021), ils « narguaient » leur pays, accusé sans autre forme de procès d’avoir « troqué » la cause palestinienne contre la reconnaissance américaine de la pleine souveraineté du Royaume sur ses Provinces sahariennes.
Le chef du plus irréductible des mouvements palestiniens, partisan de la lutte armée contre l’occupant israélien, sait évidemment que le Maroc a réactivité ses relations avec Tel Aviv. Pourquoi rue-t-on alors dans les brancards autour d’une décision audacieuse, de surcroît savamment mûrie et réfléchie, qui promet de changer la donne du conflit israélo-palestinien? Un espoir commun que laisse entrevoir une éventuelle médiation du Maroc voulue par les deux parties au conflit?
La délivrance palestinienne appelée des voeux et luttes communes ne s’obtiendra pas par des slogans hurlés lors des manifestations dominicales, lesquels n’ont jamais fait bouger les lignes.
À quoi ont servi les appels au boycott, les communiqués de « dénonciation » et de « condamnation », les conférences de presse… si n’est qu’à faire perdurer davantage ce conflit avec tout ce que cela comporte de malheurs et de drames inutiles pour le peuple palestinien frère?
Personne au monde ne peut évidemment « cautionner » l’occupation, l’injustice infligée à un peuple palestinien sans défense, notamment les femmes, les enfants et les femmes. Nous nous sommes toujours insurgés contre le bombardement des civils et nous continuerons à le faire avec la dernière énergie.
Seulement voilà, il faut souligner que la Palestine mérite mieux que des manifestations phonétiques de sympathie et de solidarité. Dit autrement, le peuple palestinien a besoin d’actions concrètes pour recouvrer ses terres spoliées et son droit à édifier un État libre et indépendant, aux côtés du peuple israélien, ils sont « condamnés » à s’entendre.
Qui mieux que le Maroc peut contribuer à la réalisation de cette aspiration légitime partagée?