L’essentiel de l’étude de l’ONDH sur la pauvreté au Maroc

Voici l’essentiel de l’étude « Dynamique de la pauvreté au Maroc », présentée, mardi à Rabat, lors d’un webinaire initié par l’Observatoire national du développement humain (ONDH) :

– Contexte de l’étude

– La lutte contre la pauvreté constitue un axe majeur de la politique publique au Maroc (importance des budgets de l’Etat alloués aux secteurs sociaux, renforcement des mécanismes de protection et d’assistance sociale, …) ;

– La pauvreté au Maroc est un objet fréquent d’analyses statistiques, essentiellement basées sur des données transversales ;

– Fragilité des approches transversales pour analyser le phénomène de pauvreté en tant que processus.

– Objectifs de l’étude :

– Mesure de la pauvreté selon deux approches (monétaire et subjective) ;

– Analyse descriptive des dynamiques de la pauvreté entre 2012 et 2019 ;

– Détermination des causes d’entrée et de sortie de la pauvreté dans le Maroc contemporain.

– Principaux résultats :

– Le taux de pauvreté absolue a nettement reculé depuis 2001 pour ne représenter que 1,2% en 2019, dans un contexte d’amélioration globale du niveau de vie des Marocains, en particulier en milieu urbain.

– Le taux de pauvreté relative a également enregistré une baisse entre 2001 et 2019, puisqu’il est passé de 20,4% à 17,7%. Il se maintient à un niveau encore élevé, surtout en milieu rural où il a atteint 36,8% en 2019. Durant la même période, l’incidence de la pauvreté relative a reculé en milieu urbain, de 9% à 6,4%.

– En 2019, près de 45% des Marocains se considèrent subjectivement pauvres (38,6% en milieu urbain et 58,4% en milieu rural).

– Le taux de pauvreté subjective a été 55,7% parmi les 20% les plus pauvres et 26,7% parmi les 20% les plus aisés.

– Au niveau national, 48,5% de la population a connu au moins une fois une expérience de pauvreté entre 2012 et 2019.

– Près de 18,2% des individus ont été, entre 2012 et 2019, en situation de pauvreté chronique (34,4% en milieu rural contre 5,5% en milieu urbain). Quant à la pauvreté transitoire, elle a concerné 30,3% des individus au niveau national (21,9% citadins contre 41,3% ruraux).

– L’étude des mouvements à travers le seuil de pauvreté relative entre 2012 et 2019 montre qu’un individu vivant dans un ménage pauvre a 56% de chance de se soustraire de cette situation, tandis que le risque d’entrée en pauvreté d’un individu issu d’un ménage non pauvre est de 13,7%.

– La probabilité qu’un individu pauvre en 2012 le reste encore en 2019 est de 43,3%.

– Par rapport à l’échantillon observé entre 2012 et 2019, le fait de connaître une première expérience de pauvreté accroît les risques d’entrée à nouveau en pauvreté.