L’AFFAIRE BRAHIM GHALI ET LES PSEUDO-JUSTIFICATIONS RAPPORTÉES PAR LE QUOTIDIEN ESPAGNOL EL PAÏS 

Sous le titre « Une faveur à l’Algérie qui empoisonne les relations avec le Maroc »,  le journal espagnol El Païs dans son édition, en ligne, revient sur le scandale de l’accueil « dissimulé » du chef des milices du polisario… poursuivi par la Justice espagnole, depuis novembre 2016, pour génocide, torture et viol. 

**Le ministre de l’Intérieur espagnol était réticent à l’accueil de Brahim Ghali

Les révélations d’El Païs ne font que confirmer ce que tout le monde savait. La décision a été prise au plus haut niveau du pouvoir en Espagne.

C’est le MAE algérien qui en fait la demande au mois d’avril. Il avait visité Madrid en mars… La révélation est que le ministre de l’Intérieur espagnol Fernando Grande-Marlaska a émis des « réserves » sur ce projet.

L’arbitrage est finalement tombé en faveur de l’accueil du séparatiste. Il a été justifié par un incroyable mélange entre « raisons strictement humanitaires » et  « motif de gaz algérien »…

** »La crise n’est pas finie, loin de là ! » selon El Païs 

On apprend que Brahim Ghali est arrivé le 18 avril à la base aérienne de Saragosse, à bord d’un avion médicalisé de la présidence algérienne. Il a été transféré par ambulance et escorté par la police jusqu’à l’hôpital de San Pedro de Logroño.

Il est convoqué par le juge de l’Audience Nationale  Santiago Pedraz le 1er juin.  Deux instructions sont ouvertes pour accusations de crimes commis sur des dissidents sahraouis dans les camps de Tindouf.

Des sources du MAE espagnol affirment que  Brahim Ghali  « a été informé qu’il pouvait être convoqué par le juge ». D’autres développements sont donc attendus.

** Une volonté tardive de communiquer et autres reproches

D’après des sources gouvernementales, selon le journal, la ministre Arancha González Laya avait l’intention de s’entretenir à ce sujet avec son homologue marocain.  Mais elle aurait été « devancée »… l’affaire ayant déjà fait la une des médias !?

Selon les mêmes sources, rapporte El Païs, il est aussi reproché à Rabat le « non partage » de l’information (sic !) : « En tout état de cause, Rabat n’a pas non plus notifié à l’Espagne la reconnaissance par la Maison Blanche de la marocanité du Sahara, ce qui a surpris la ministre espagnole en visite en Israël », est-il écrit.

Avec ce type d’argument, rapporté par le journal, il semble que l’affaire Ghali soit inscrite dans le cadre  d’un   « coup pour coup »… alors que les termes de la comparaison sont complètement faux ! 

On ne peut aligner et mettre sur le même plan une relation d’amitié et géostratégique  entre deux pays alliés (les USA et le Maroc) visant à assurer la stabilité et la paix dans la région … profitant aussi à l’Espagne… avec un acte de « soutien » au séparatisme anti-marocain, initiée et entretenue  par des généraux algérien aventuristes. 

La décision  d’accueillir Brahim Ghali ne peut en aucun cas être liée, de près ou de loin,  à l’accord trilatéral Maroc-Usa-Israël… 

**Une allusion déplacée  à la « liste grise » européenne des paradis fiscaux

EL Païs précise, dans un encadré, que les « réunions techniques bilatérales » ont été suspendues par le  Maroc. 

Mais il ajoute que « rien  n’indique que les domaines les plus sensibles, la coopération en matière de lutte contre l’immigration clandestine ou le djihadisme, ont été affectés ».

Le journal rapporte aussi que des sources diplomatiques ont rappelé le rôle positif  joué par l’Espagne au sein de l’UE en faveur du Maroc: « A l’heure actuelle, l’Espagne tente d’empêcher l’UE d’inclure le Maroc sur sa liste grise des paradis fiscaux ».

« À l’heure actuelle…? »: on ne sait pas ce que cache, ni quel sens donner à cette allusion  très ambiguë. Le Maroc, depuis le 22 février 2021, est sorti définitivement de la « liste grise » de l’Union Européenne.

Il a pris les mesures législatives pour  mettre en harmonie son système fiscal avec les standards de l’Union Européenne et les normes internationales, dans le cadre d’un juste  équilibre pour préserver ses intérêts socio-économiques.   

En plus, mettre sur un même plan une question d’ intégrité territoriale qui a un caractère existentiel pour le Maroc … et de l’autre côté une question de « fiscalité » est complètement disproportionné !!

En tout cas, tout cela relève d’un étrange mode de communication du gouvernement espagnol avec son voisin du Sud. 

Enfin, et au-delà du prétexte du gaz, que la junte algérienne n’oserait jamais couper à l’Espagne… et au-delà du prétexte d’un supposé « humanisme » qui aurait dû être examiné à la lumière de la décision de l’Audience Nationale… il y a un net constat que le gouvernement de Pedro Sanchez voulait « embarrasser » le Maroc par cette « faveur » au régime algérien en accueillant ce séparatiste actionné, contrôlé  et téléguidé par la junte algérienne.