Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisékédi, a défini un programme africain ambitieux pour son mandat à la tête de l’Union africaine (UA), a souligné Abdelhak Bassou, Senior Fellow au Policy Center for the New South (PCNS).
Intervenant dans un podcast du PCNS placé sous le thème « La présidence de la RDC de l’Union africaine », M. Bassou a livré son analyse des principaux défis auxquels devra faire le président congolais dans le cadre de son mandat à la tête de l’UA notamment en ce qui concerne les questions de paix et de sécurité.
D’après l’adresse du président congolais à l’assemblée virtuelle de chefs d’État et de gouvernement à l’occasion de la 34ème session du sommet de l’Union africaine achevée le 7 février 2021, M. Bassou a mis en avant la feuille de route de M. Tshisékédi qui repose essentiellement sur les questions liées à la paix, au changement climatique, à l’intégration, à l’égalité des sexes ainsi qu’à la promotion de la culture et du patrimoine africain.
Le mandat du nouveau président de l’UA sera marqué par « un panafricanisme qui voudrait que l’UA soit au service des populations » dans le cadre d’une action pragmatique dont les priorités seraient l’éducation, la santé, ainsi que la gestion des camps de réfugiés, a-t-il souligné, ajoutant que l’on peut déduire de son discours « une philosophie du concret ».
Une des priorité du mandat du nouveau président de l’UA qui « tiendra des ambitions régionales, continentales et internationales » serait également de « faire taire les armes » et de trouver des solutions aux conflits, notamment ceux inhérents à la RDC à savoir le différend autour de la région des Grands Lacs, a estimé M. Bassou, ajoutant que M. Tshisékédi se veut proche de l’opinion publique de son pays.
Dans le même ordre d’idée, l’expert a affirmé que M. Tshiékédi, en évoquant le cas du Mozambique et le conflit dans la province de Cabo Delgado, souhaite ancrer davantage la RDC dans sa région du fait de sa particularité d’appartenir à la fois à l’Afrique australe, l’Afrique de l’est et à l’Afrique centrale.
Sur le plan économique, M. Bassou relève que le président congolais a mis l’accent sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) « en l’alliant à l’intégration et à l’idée d’Afrique au service des peuples » de façon à ce que le projet contribue à l’intégration des pays africains, compte tenu des défis qu’il rencontrera en terme de disparités. Et d’ajouter dans ce sens que le nouveau président de l’UA pourrait éventuellement œuvrer en faveur d’un consensus entre les trois régions africaines auxquelles appartient la RDC, compte tenu de son appartenance aux « trois groupements africains sur un total de quatre si l’on exclut l’UMA », afin de faciliter et mieux organiser les relations entre les communautés économiques régionales et l’UA.
S’agissant de la pandémie du Coronavirus (Covid-19), M. Tshiékédi, a, selon l’expert, rappelé que « le combat devrait se poursuivre avec les partenaires internationaux », insistant sur le renforcement du Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies (CACM) afin « d’immuniser l’Afrique contre de potentielles épidémies ».
C’est dans un contexte marqué à la fois par la crise sanitaire liée à la pandémie de COVID-19 et par l’émergence de nouvelles menaces à la paix et à la sécurité du continent africain que la République démocratique du Congo a accédé, et ce pour la première fois depuis 1967, à la présidence de l’Union Africaine (UA).
Cette mandature, inscrite par le président rd-congolais Félix Tshisékédi dans le cadre d’une vision visant à mettre l’UA au service des peuples, est ainsi la concrétisation du souhait du président Tshisékédi de voir son pays jouer un rôle de premier plan au niveau régional après une période de relative absence.