« Mon apprentissage n’a d’autre fruit que de me faire sentir combien il me reste à apprendre ». Michel Montaigne
L’enseignant au début de son parcours professionnel se trouve confronté à des exigences jamais rencontrées durant sa formation, le fait de devenir totalement responsable et autonome, en est la raison principale. Cette transition constitue un saut considérable en comparaison au statut d’étudiant, la manière dont ces exigences sont perçues dépend de l’estimation subjective de la pertinence, de la compétence, et des expériences acquises en situation complexe contribuent à sa professionnalisation.
Toutefois, la professionnalisation ne se réduit pas à des performances, elle est également déterminée par le regard réflexif qu’il peut porter sur son travail, il se remet en question et auto-évalue sa démarche, afin de résoudre toute situation-problème et d’avancer dans sa carrière.
Assurément, tout enseignant essaie d’agir sur son environnent par le biais de ses compétences acquises durant son parcours académique, et qui sont notamment les seules armes pour confronter les situations complexes de la classe, tout en oubliant la sollicitation qui peut être dans la plupart du temps, un facteur indispensable évaluant son image auprès de ses apprenants et de ses collègues, qui sont jugés peut-être beaucoup plus expérimentés.
La profession d’enseignant comporte des critères qu’il faut contrôler dans des situations concrètes et adaptées aux besoins des acteurs et de leur éducation, selon la communauté scolaire concernée, les exigences professionnelles s’imposent à ledit profil, autour de sa façon d’enseigner et d’établir et de maintenir une culture de classe dans laquelle on peut travailler et apprendre.
Autrement dit, la construction d’une professionnalité dans l’enseignement passe par plusieurs étapes suscitant un travail de terrain, mettant le praticien au centre de ses enjeux et lui permettant de revigorer ses compétences, de rejeter les mauvaises pratiques et de s’imprégner de la réalité de son travail, pour cela l’auto-formation continue est souhaitable tout au long de la vie professionnelle.
En somme, parler de « formation tout au long de la vie » est de nos jours une banalité, pourtant, au moment où cette formation n’est pas seulement perçue comme le droit au développement personnel, dont dispose tout individu, où elle est également considérée comme un devoir qui s’impose à chacun, tout au moins dans sa dimension de développement professionnel, il n’est pas illégitime de s’interroger sur les bénéfices attendus de cette dynamique largement véhiculée par le discours dominant, et d’inscrire l’auto-formation des enseignants dans la continuité en vue de développer la perfectibilité professionnelle, de chercher des repères et de se mettre sur la bonne piste.
Références bibliographiques
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