Utilisation des symboles nationaux lors des campagnes électorales: le patriotisme ne se décrète pas mais se prouve

Le gouvernement a finalement accédé à la demande du député Mouvement Populaire « Simo » en adoptant, hier jeudi, une disposition de loi autorisant l’utilisation du portrait officiel du Roi et de l’hymne national lors des campagnes électorales.

Pour rappel, cette demande remonte au 4 novembre 2020 quand, à la faveur d’une réunion de la commission de l’Intérieur, des collectivités locales et de la politique de la ville, le député du parti de « l’épi » avait interpellé le ministre Laftit sur la levée de l’interdiction de l’utilisation des symboles nationaux lors des campagnes électorales.

À l’appui de sa proposition, le député avait cité l’exemple des USA, où l’utilisation des drapeaux est autorisée. « Le président Trump fait campagne avec les couleurs de son pays », avait-t-il argué, en référence à la présidentielle US tenue le 3 novembre dernier.

« Interdire l’utilisation des symboles nationaux est une erreur », avait-il encore martelé, lors d’une précédente interview à notre confrère MedRadio.

Mais passons, car le problème n’est pas là où le député semble le voir. Non monsieur, la patrie n’est pas un slogan électoral, ni une « affaire » de circonstances. L’expérience a hélas souvent démontré qu’on se sert de la patrie sans la servir réellement. Et ce ne sont surtout pas les citoyens qui diront le contraire. Le taux d’abstention enregistré à chaque nouvelle échéance électorale suffit à mettre en évidence le « fossé » existant entre le citoyen et ses « représentants », majoritairement à mille lieues des préoccupations réelles du pays.

Il serait donc naïf de penser que l’abrogation de l’interdiction des symboles nationaux va permettre de réconcilier le citoyen avec la politique.