Après le 31 janvier, date annuelle limite des candidatures pour le Prix Nobel de la paix, la fuite de quelques candidatures est chose courante, voire redondante, à l’instar cette année de celle de la controversée journaliste française Zineb El Rhazoui ou encore la séparatiste marocaine Aminatou Haidar.
Depuis 1901, ce prestigieux prix qui a connu maintes controverses fut attribué à nombre d’illustres lauréats, dans les cinq catégories que feu Alfred Bernhard Nobel, inventeur de la dynamite, a expressément identifiées dans son testament de novembre 1895.
Nonobstant les aspects mercantiles liés à ses aspects financiers, ledit prix possède une forte dimension symbolique au rayonnement mondial, ce qui en fait une récompense très convoitée du fait du prestige et de l’aura conférés à ses lauréats.
Soit, mais le devoir de moralité ayant présidé à son établissement par son Fondateur, reste in fine le principe censé gouverner l’action et plus encore les choix des cinq comités Nobel, dont quatre sont issus d’une institution suédoise, sauf le comité Nobel qui sélectionne le prix de la paix, qui est norvégien.
Celui-ci est composé de cinq membres nommés par le Storing, l’unique chambre législative norvégienne, ce qui interpelle déjà sur le caractère éminemment politique de ce prix, et par ricochet le risque d’instrumentalisation d’autant que son essence est celle d’un idéal d’avenir pour la communauté humaine.
Dans la même optique, si l’on note que les processus de sélection ainsi que les délibérations -tous comités confondus- sont gardés secrets pendant cinq décennies, le soupçon est aisément nourri quant à sa réelle neutralité et objectivité.
Cette opacité autour du processus de nomination, et à plus forte raison celles des institutions qui proposent les diverses personnalités ou groupes nominables, dessert à mon sens l’objet même de cette récompense majeure.
Si le principe du secret est inamovible malgré son caractère opaque, pourquoi chaque année assistons-nous à cette surenchère à caractère médiatique mettant en avant telle ou telle personnalité/organisation ?
Signalons que le Mahatma Gandhi, symbole de ces valeurs de paix et de non-violence, figure parmi les grands oubliés du prix Novel de la paix, dont l’éviction a été avérée après plusieurs décennies, alors qu’il fut nominé à cinq reprises en 1937, 1938, 1939, 1947, et quelques jours avant son assassinat en 1948.
Ne serait-il pas judicieux d’apporter un tant soit peu de transparence à ce prix dont la raison d’être est de valoriser celles et ceux qui ont ou qui participent au bien-être de l’humanité ?