Qui sont ces trois sherpas que le nouveau président élu Joe Biden a choisis pour conduire, à partir de ce 20 janvier 2021, des secteurs aussi stratégiques et sensibles que la politique et la sécurité extérieure des États-Unis d’Amérique? Quel serait leur plan pour la nouvelle carte géopolitique qui se dessine, notamment au Moyen Orient et en Afrique du Nord? Et quels rapports ont-ils avec le Maroc, particulièrement?
Antony Blinken, ancien de l’administration Obama, va devenir le secrétaire d’État soit le chef de la diplomatie américaine. Derrière son calme olympien, ce parfait francophone, marqué au fer rouge par le passé de son beau-père, Samuel Pisar, l’un des plus jeunes rescapés de la Shoah, cache des velléités interventionnistes insoupçonnables. En mai 2020, l’ancien numéro deux du département d’État américain a regretté dans un entretien à la chaîne CBS, les réticences de Barack Obama quant à une intervention militaire US en Syrie, pour empêcher « une horrible tragédie humaine ».
Invité de Médi1 TV (voir vidéo ci-contre), en marge de sa visite en avril 2016 au Maroc, du temps où il était sous-Secrétaire d’État sous barak Obama, Antony Blinken a mis en exergue la coopération sécuritaire exemplaire entre les États-Unis et le Royaume du Maroc, vecteur de paix et de stabilité à travers le monde, particulièrement au Sahel.
Le leadership du Maroc, sous le règne éclairé de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a été particulièrement abordé par Antony Blinken, pour « approfondir la démocratie, créer des opportunités pour les jeunes, et améliorer la qualité de l’éducation ».
Brett McGurk, envoyé spécial du Président Trump pour la Coalition mondiale contre l’”État islamique”, a lui été nommé, coordinateur du Conseil de la sécurité nationale pour le Moyen Orient et l’Afrique du Nord. Ayant servi sous George. W Bush, Barak Obama et Donald Trump, M. McGurk a été désigné vendredi dernier pour conduire la politique sécuritaire des USA dans une région minée par les menaces, à leur tête la politique de déstabilisation menée par l’Iran et le péril terroriste.
La nomination de celui qu’on surnomme « le scorpion de Washington » a été accueillie avec appréhension notamment par la Turquie et l’Iran.
Côté Maroc (voir vidéo ci-contre), Brett McGurk doit garder un bon souvenir de son déplacement lundi 25 juin 2018 à Skhirat, où il était venu à la tête d’une importante délégation pour prendre part à une réunion des responsables politiques de la Coalition anti-Daech. À la faveur d’une rencontre avec le ministre Nasser Bourita, le haut responsable US a été on ne peut plus élogieux à l’égard du Royaume, mettant en avant le leadership du Roi Mohammed VI en matière de décontraction de l’idéologe funeste de l’hydre terroriste de Daech.
Quant à Willam Burns, ancien diplomate du département d’État, il a été nommé par Joe Biden, en tant que nouveau directeur de l’agence central de renseignement (CIA). “Bill Burns est un diplomate exemplaire avec des décennies d’expérience dans la scène mondiale qui a gardé notre peuple et notre pays en sécurité”, a indiqué le président élu Biden dans un communiqué.
Très respecté aux États-Unis, Willam Burns l’est aussi et surtout au Maroc. Et pour cause, l’ex-secrétaire d’Etat adjoint pour les affaires du Proche-Orient, alors de retour d’un voyage effectué les 26 et 27 octobre 2003 à Marrakech où il avait pris part à une réunion du » Groupe des amis du peuple syrien » (voir vidéo en bas), s’était vivement opposé à toute « pression » US sur le Maroc pour l’amener à accepter le «Plan Baker II» en guise de solution au conflit factice créé autour de son Sahara.