Un important contrat d’entretien de la base navale militaire américaine de Rota (Cadix) vient d’être retiré par le président Trump à l’entreprise espagnole, Newimar, détenue par l’homme d’affaires Antonio Marcos. Ce contrat qui était reconduit systématiquement durant 32 ans, en contrepartie de 15 millions d’euros par an, sera désormais attribué à une entreprise américaine, sur la base d’un appel d’offres, pour une période de huit ans et demi (du 1er janvier 2021 au 30 juin 2029), au lieu des quatre à cinq ans fixés précédemment. Le montant de ce nouveau contrat est fixé à 156 375 286 millions de dollars (environ 130 millions d’euros).
La nouvelle a effet l’effet d’une bombe en Espagne, où l’on déplore, outre la cagnotte de 15 millions d’euros versés annuellement dans les caisses espagnoles, la perte de 180 emplois directs.
En vertu du contrat précédent, l’entreprise de Cadix se chargeait de la gestion et de l’administration; de l’approvisionnement de l’aviation US en kérosène; du logement (logement familial et logement non accompagné); de la gestion des installations; de l’investissement dans les installations; de la garde; de la lutte antiparasitaire; de la gestion intégrée des déchets solides et de l’entretien du jardin et de l’aménagement paysager; des transports et de l’environnement.
Outre l’aspect sonnant et trébuchant de cette affaire, ce sont les implications politiques de la décision du président Trump qui font le plus « peur » à l’Espagne, notamment l’extrême-droite incarnée par le parti Vox qui était récemment monté au créneau pour alerter sur une éventuelle délocalisation de la Base navale US de Rota vers le Maroc.
La décision US de reconnaître la souveraineté pleine et entière du Royaume du Maroc sur ses provinces sahariennes a aiguillonné les craintes espagnoles. La sortie peu diplomatique, inappropriée voire agressive de la MAE espagnole, Arancha Gonzalez Laya, pour critiquer cette décision US souveraine, et avouer ouvertement que son pays avait « des intérêts étroits au Sahara occidental », confirme les appréhensions espagnoles quant aux conséquences de l’alliance stratégique maroco-américaine sur le royaume ibérique.