Les États-Unis reconnaissent la souveraineté, entière et pleine, du Maroc sur toute la région de son Sahara. La nouvelle est tombée comme couperet sur les séparatistes du Polisario et leurs soutiens.
C’est un développement qui mérite d’être lu, analysé et décortiqué de tous les angles, d’une part, eu égard au poids des États-Unis, et d’autre part, en tenant compte du contexte régional et international dans lequel cette reconnaissance américaine est intervenue.
Le Royaume vient d’affirmer sa souveraineté sur ses provinces du Sud à la faveur d’une intervention salvatrice des Forces Armées Royales (FAR) pour chasser des miliciens du Polisario de la zone tampon d’El Guergarat, un passage d’une grande vitalité pour le mouvement des biens et des personnes entre le Maroc et son prolongement africain.
Au-delà de son cachet souverain incontestable, l’intervention des FAR a eu lieu dans un contexte international marqué par un changement de paradigmes qui est en train de s’opérer où les tendances et les visées séparatistes sont en voie d’extinction.
Le monde de demain, dont les contours se dessinent, est celui d’États qui rejettent les tendances séparatistes en raison du danger réel qu’elles présentent pour l’unité des peuples. Dans la vaste étendue sahélo-saharienne, les États, plus que jamais conscients de ces menaces, tentent de tout mettre en œuvre pour cimenter leurs sociétés, notamment à travers une lutte plus organisée contre les groupes extrémistes et le renforcement de l’intégration économique dans la région.
La diplomatie marocaine, sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, a bien lu ce nouveau contexte international. Des efforts ont ainsi été déployés sur la base d’une approche intelligente dans sa conception, perspicace dans sa construction et efficace dans sa mise en œuvre.
En Afrique, continent d’appartenance du Royaume, la nouvelle approche s’est déployée de la belle des manières. L’expertise bienvenue du Maroc dans les domaines du développement humain et économique et en matière de lutte contre l’extrémisme est partout sollicitée.
Les résultats ne se sont pas laissés attendre. Des pays, jadis induits en erreur par les adversaires du Maroc dans le contexte révolu de la guerre froide, ont fini par être convaincus du bien-fondé de la cause d’un Maroc déterminé à défendre son intégrité territoriale tout en tendant une main d’amitié, de coopération et de partenariat à ses frères africains.
La reconnaissance a été au rendez-vous. De nombreux pays africains, dont certains de la zone méridionale du continent à l’instar de la Zambie et d’Eswatini, ont ouvert des consulats dans les provinces du Sahara.
Force est de constater que la décision de Washington de reconnaître la Souveraineté du Maroc sur tout son Sahara s’inscrit dans le cadre de cette lecture de ce nouveau contexte régional.
Les États-Unis, partant de leur statut de première puissance mondiale, sont conscients de la place et du rôle du Maroc dans la stabilisation et le développement de toute la région Atlantique de l’Afrique.
Leur reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur tout son Sahara envoie un message fort et catégorique : nul place pour le Polisario et ceux qui le soutiennent dans l’échiquier régional. Nombreux sont les rapports et études américaines qui ont, en effet, établi sans équivoque l’implication du Polisario dans des relations pour le moins douteuses avec des groupes terroristes, de trafic de drogues et de traite d’êtres humains dans la région du Sahel.
Par ailleurs, l’annonce de l’ouverture prochaine d’un consulat américain à Dakhla s’inscrit dans cette nouvelle logique.
Le ton est ainsi donné à la pertinence de la vision du Maroc de faire des provinces du Sud un hub de développement économique dont les bienfaits s’étendront au-delà du territoire marocain pour inclure toute la région d’Afrique de l’Ouest.
Le vaste port de Dakhla, en cours de construction, les grands projets de développement et les gigantesques investissements actuellement lancés dans les provinces du Sud témoignent de cette nouvelle réalité qui voit émerger les provinces du Sud comme véritable pôle continental de croissance et de prospérité économique.
Abdelghani AOUIFIA (MAP)