Sahara Marocain. Le polisario accuse le Secrétariat général de l’ONU et le Conseil de sécurité d’atermoiement et menace de reprendre les armes

Très déçu par la teneur de la résolution 2548 du Conseil de sécurité sur le Sahara marocain, le polisario a publié, vendredi, un communiqué incendiaire dans lequel il s’en prend au secrétariat général de l’ONU et au Conseil de sécurité.

Les séparatistes qui veulent remonter le temps, 30 ans en arrière, en déterrant la proposition mort-née de l’autodétermination tentent de gommer toutes les résolutions du CS qui appellent à trouver « une solution politique, réaliste, pragmatique et durable ».

Au nom de leur parrain, l’Algérie, les polisariens rejettent cette résolution du CS approuvée par 13 membres sur 15 avec deux abstentions (Russie et Afrique du sud): « Nous déplorons l’adoption de cette résolution qui ne contient pas de mesures concrètes permettant à la Minurso de mener à bien la mission pour laquelle elle a été créée en 1991, à savoir l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui ».

Assurément les milices armées par le régime militaire algérien espéraient beaucoup de leurs manœuvres au niveau du poste frontalier d’El Guergarate mais le Conseil de sécurité n’en a pas pipé mot.

Leur communiqué en dit long sur leur profonde déception: « le Conseil de sécurité a opté encore une fois pour l’atermoiement malgré les dernières tensions survenues au Sahara occidental. Les manifestations pacifiques et spontanées qui se déroulent à travers l’ensemble du territoire, dont la protestation pacifique qui survient actuellement face  à El-Guergarat, sont autant de preuves démontrant que la patience du peuple sahraoui commence à être sérieusement entamée devant l’atermoiement et l’inaction ».

Voulant, à tout prix, attiser la tension dans cette région, la direction du Polisario a été déboutée par le sens de la retenue de l’armée marocaine et fut complètement anéantie par l’absence de toute référence au blocage du passage d’El Guergarate par le Conseil de sécurité.

Du coup, les séparatistes ont recours à la seule rhétorique qu’ils manient à chaque fois qu’ils se retrouvent dos au mur qui est celle de la menace de la reprise des armes en affirmant que cette résolution: « ne laisse aux Sahraouis d’autre choix que d’intensifier la lutte de libération nationale et de recourir à tous les moyens légitimes… ».

Il n’y a qu’un pas à franchir pour que la voix de son maître, le journal El Moudjahid, tire cette conclusion dictée, bien sûr, par les généraux algériens: « Le Front polisario a refusé, ainsi, de participer à tout processus en dehors du mandat conféré à la Minurso par le Conseil de sécurité dans sa résolution 690 (1991) du 29 avril 1991, qui constitue toujours la base du cessez-le-feu et des accords militaires inhérents ».

Aveuglés, l’Algérie et le polisario s’opposent maintenant aux décisions de la communauté internationale et démontrent de plus en plus que leur argumentaire sur le Sahara marocain est dénué de tout fondement en optant pour la fuite en avant.