L’électeur marocain, entre le devoir de voter et le droit de demander des comptes

Un citoyen, CIVIS (celui qui a droit de cité), possède comme chacun sait, des droits et des devoirs.

Ce serait selon l’acception admise celui qui aurait non seulement une conscience de la chose politique, mais participerait également à l’opération des élections ; ce qui revient à présider relativement à son destin.

La théorie est bien connue, quant à la pratique, elle se dilue un peu dans le vécu, vu l’abstentionnisme dont souffrent les principales démocraties mondiales, a fortiori des pays à démocratie plus ou moins variable.

Il est un concept simpliste qui veut que le vote soit le principal baromètre -sinon le seul selon les théoriciens de la facilité- de l’ancrage et l’enracinement des principes démocratiques dans un régime politique.

Indubitablement, voter est un acte citoyen mais quand seulement une minorité apte à voter se mobilise lors des échéances, cela crée certainement une crise de légitimité pour les élus issus des urnes.

L’occasion de ce propos est l’approche des échéances électorales, lesquelles sont devenues synonyme de course aux portefeuilles chez nos rentiers politiques, leurs formations étant principalement concentrées sur les tractations de couloirs, que le citoyen juge légitimement opaques, laissant un terrain vide tout en vidant de son essence l’exercice politique.

L’excuse est plus que dépassée d’une culture politique sous-développée chez le citoyen lambda, puisque dans la réalité (les masques ne taisant heureusement pas la parole) quand dans les réseaux sociaux, le Marocain démontre sa conscience des enjeux et des mouvements politiques qu’il constate en temps réel.

L’information entièrement cloisonnée est une chose du passé, ainsi que les vaines tentatives de formatage de la pensée, à l’aube de la communication à outrance, souvent hors de propos, alors que ce seraient aux forces politiques d’emplir de pertinence ledit propos.

Les élections approchent, alors qu’il n’aurait jamais fallu démissionner d’un travail ininterrompu d’échange avec les futurs électeurs, peut-être serait-il temps de s’y remettre en espérant que cela ne soit pas le cas uniquement chaque quinquennat ; lors de meetings et déjeuners sans aucune valeur ajoutée concrète ; sauf peut-être celle de cacher un morne quotidien.