La France effectue pour la première fois « avec succès » un tir de missile de croisière depuis un sous-marin

La France a effectué pour la première fois mardi un tir de missile de croisière depuis un sous-marin, a annoncé le ministère des Armées.

Le Suffren – nouvelle génération de sous-marins nucléaires d’attaque (classe Barracuda) – a « réalisé avec succès » ce tir d’essai de Missile de croisière naval (MdCN) au large de Biscarrosse (Sud-Ouest), a précisé le ministère dans un communiqué.

« Pour la première fois, un sous-marin français tire un missile de croisière. Ce succès confère une nouvelle capacité stratégique à notre Marine et la place parmi les meilleures au monde », s’est félicitée la ministre des Armées Florence Parly.

« Ce nouvel armement est une véritable rupture, fruit d’années d’efforts et d’investissements, notamment permis par la loi de programmation militaire 2019-2025. (…). Les forces sous-marines françaises pouvaient jusqu’à présent frapper des sous-marins et des navires de surface. Elles peuvent désormais détruire des infrastructures terrestres lourdes, à longue distance», a-t-elle ajouté.

La France rejoint ainsi le cercle fermé des Etats dotés de missiles de croisière navals.

Doté d’une portée de mille kilomètres, le MdCN est destiné à frapper des objectifs situés « dans la profondeur » du territoire adverse, tels des centres politiques, des PC anti-aériens ou des radars. Il est complémentaire du missile de croisière aéroporté et équipait jusqu’alors les frégates multimissions FREMM.

« Sa capacité de mise en oeuvre depuis un sous-marin permet de faire peser sur l’adversaire la menace constante et indétectée d’une frappe depuis la mer », souligne le ministère des Armées.

Le Suffren est le premier d’une série de six nouveaux sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) -c’est-à-dire à propulsion nucléaire – plus discrets et plus lourdement armés. Sa livraison à la Marine nationale française est prévue d’ici la fin de l’année 2020, avant son admission au service actif en 2021.

Les Barracuda visent à remplacer les six sous-marins de classe Rubis entrés en service à partir du début des années 1980.

La mission du SNA consiste à protéger porte-avions et sous-marins lanceurs d’engins (SNLE) porteurs de missiles nucléaires, à traquer les sous-marins ennemis et à recueillir du renseignement. S’y ajoutent la frappe de cibles terrestres et le déploiement de forces spéciales.