La réussite, un objectif commun

Le discours inaugural de la nouvelle année législative constitue de facto une feuille de route pour les grandes orientations du Royaume; à ce titre, le discours royal du vendredi 9 octobre, dans le contexte actuel, est encore plus révélateur des différents dysfonctionnements actuels et des défis futurs.

La conscience des problématiques urgentes ne date pas de l’arrivée subite d’un virus dévastateur à tous les niveaux: sanitaire, économique voire politique et géopolitique ; puisque la plus haute autorité de l’Etat marocain a créé à cet effet une commission appelée à dessiner les contours d’un nouveau modèle de développement.

Cette pandémie sévissant actuellement et aux proportions mondiales, où aucune exception ne fait règle, tout en ayant mis en lumière les nombreuses lacunes sectorielles dont notre pays souffre, est une chance potentielle de remise à niveau d’un tissu socioéconomique mis à rude épreuve.

Sans s’arrêter sur les autres points abordés lors du discours royal, il en est un qui a particulièrement été développé, c’est celui du monde rural et des mesures prévues afin d’en faire un des axes prioritaires dans la dynamique de relance économique.

Suivant les orientations royales, les analyses y vont à tout- va sans rarement s’attarder sur les causes profondes de ces choix stratégiques émanant du souverain ; puisqu’historiquement le monde rural est et a toujours été un des ciments politiques de la nation marocaine.

Historiquement, une des ruptures sociétales profondes que notre pays a connues date de la décennie des années 90 où pour la première fois de son histoire la population des villes a dépassé celles des campagnes ; franchissant la barre des 50%.

Actuellement aux environs de 63%, elle sera selon le HCP augmentée de 10 points à l’horizon 2050 et comme chaque Marocain sait, vu cette notion gravée dans l’imaginaire collectif, une saison pluviale abondante est signe de richesse et de prospérité.

Un constat à mi-chemin de la réalité, puisque le secteur primaire ne participe que minoritairement au PIB marocain (entre 12% et 17% selon les différentes estimations), tout en faisant vivre plus de 40% de la population active au pays.

S’il est un point sur lequel s’accordent les économistes toutes écoles confondues, c’est la consommation intérieure comme étant une des principales locomotives de croissance économique ; et dans le cas marocain, celle-ci est le fait de beaucoup de nos concitoyens des régions du Maroc souvent estimé à tort comme inutile.

Le plan annoncé d’investissement d’environ 38 milliards de dirhams à moyen terme vise une réelle émergence dudit secteur primaire, qui mises à part les considérations liées à l’autosuffisance alimentaire (qui est in fine un mythe dans le village global), ambitionne de dynamiser l’emploi rural ainsi qu’une réelle mise à niveau du secteur.

L’Etat Marocain a depuis plusieurs décennies été conscient de ces défis liés au Monde rural, vu les différents plans d’investissement lancées depuis le vingtième siècle visant d’une part à créer une réelle industrie agroalimentaire et d’autre part à renverser la cadence d’un exode rural qui ne fait que transférer un chômage endémique vers les centres urbains.

Espérons que les forces vives de la nation, à leur tête nos élus à qui nous électeurs octroyons notre confiance, seront à la hauteur de ces attentes et de ces défis que l’on n’a plus le loisir d’esquiver ; à l’aube d’une décennie qui s’annonce économiquement problématique et d’une jeunesse qui n’aspire qu’à trouver un emploi lui permettant de vivre dignement.

Comme le dit le Souverain, l’échec ne peut qu’être collectif et le Maroc des compétences mérite que ces mêmes compétences participent à présider à son destin.