Covid-19. Casablanca va vers une catastrophe, alertent les médecins, les spécialistes et les officiels

La situation épidémiologique à Casablanca devient de plus en plus inquiétante à tel point que mêmes les officiels ne se hasardent plus à user de leur langue de bois habituelle et osent dire la vérité toute crue. C’est ainsi que la directrice régionale de la Santé à Casablanca, Nabila Mrini, n’a pas hésité à déclarer à la chaîne 2M que l’éventualité d’un re-confinement de la capitale économique est tout à fait envisageable.

Pis encore, elle a affirmé que la situation est devenue incontrôlable si, dit-elle, l’on se réfère à l’indicateur de reproduction (RO). Comment pourrait-on cacher l’évidence quand les chiffres parlent d’une augmentation exponentielle des cas de contaminations et de morts. Une explosion de la pandémie qui n’étonne plus personne quand on sait l’ampleur du relâchement post-confinement chez les Casablancais.

Il suffit de faire un tour dans la métropole pour constater que les citoyens se comportent comme si la Covid-19 n’existait pas. Dans les cafés, les centres commerciaux, les souks, les kissariats, la corniche d’Ain Diab, les taxis et partout où il y a foule, la plupart des gens ne mettent pas de masques. Et quand ils le portent, ils le mettent à contrecœur autour du cou ou sur le menton pour éviter toutes contraventions qui, faut-t-il l’avouer, sont rarissimes.

Et pour cause, il faut mettre un policier à côté de chaque habitant pour l’obliger à se prémunir contre le coronavirus. Autant dire que face à cette folle insouciance, les pouvoirs publics peines à maîtriser la situation à moins d’opter pour un re-confinement total qui serait mortifère pour l’économie nationale.

Comment contrôler par exemple une femme qui est arrivée de France pour assister aux obsèques de sa mère et qui a visité Agadir, Marrakech, Casablanca et Ain Harrouda avant qu’elle ne constate qu’elle était positive, à un stade avancé, au coronavirus. Le pire est qu’elle a pris l’autocar pour revenir à Marrakech où elle est montée dans un bus pour retrouver les siens avant de disparaître dans la nature pour contaminer tous ses contacts.

Que dire aussi de cette femme qui a été hospitalisée après sa contamination et quand elle est revenue chez elle, sa famille et ses voisins l’ont reçue avec des tambours et fanfares dans la rue pour fêter sa guérison. C’est à croire que ces gens vivent dans une autre planète, n’écoutent ni radio, ni télévision pour ignorer que la contamination, voire la mort les guette à chaque contact et chaque instant.

Comme beaucoup d’autres spécialistes, le docteur Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé est on ne peut plus inquiet: « La situation épidémiologique préoccupante que vit le Maroc depuis des semaines exige des décisions audacieuses pour éviter une perte du contrôle… ». Et d’ajouter: « Nous allons enregistrer des milliers de cas dans les semaines et mois à venir ».

C’est triste que les Casablancais ne semblent pas concernés par cette alerte qui va, certainement, pousser les pouvoirs publics à décréter un re-confinement total de la capitale économique pour éviter la catastrophe.