Les habitants qui résident dans les environs de l’angle du boulevard 11 janvier et du boulevard Mustapha El Maani à Casablanca vivent depuis des années un enfer sur terre. Les riverains ont beau se plaindre auprès des autorités compétentes de ce qui est advient de cet espace à chaque tombée de la nuit et jusqu’aux premières heures de la matinée. Jamais un quartier du centre ville n’est devenu une zone de non-droit où sévissent chaque nuit les délinquants, des soulards, des clochards, des bagarres et les tintamarres des klaxons de voitures et de taxis.
A l’origine de cette anarchie nocturne une concentration de bars, de restaurants devenus des cabarets ainsi que des cafés à chicha dans un mouchoir de poche en plein quartier résidentiel. Mais c’est plus particulièrement au niveau de l’intersection entre le boulevard Mustapha El Maani et la rue El Habacha que les choses se corsent après la sortie des clients de deux cabarets déguisés en restaurants. Les riverains pensaient qu’avec l’instauration de l’état d’urgence sanitaire ils allaient pouvoir dormir tranquilles mais ce fut un vœu pieux.
Car même si ces restaurant-bars, plutôt bars que restaurants, ferment en ces temps de crise épidémique à 23 heures les clients et les clientes très éméchées terminent leurs soirées en bagarres dans la rue. Autant dire qu’il est difficile dans un tel état d’ébriété que ces femmes et ces hommes puissent penser encore à respecter les gestes barrières dans un espace clos où plane la vapeur de l’alcool et la fumée des cigarettes.
Avant l’instauration de l’état d’urgence sanitaire c’est vers deux heures du matin que les deux cabarets, dont l’un juxtapose la mosquée du quartier, libèrent leurs clients bourrés. On dirait que l’air frais les rend agressifs dès qu’ils mettent le nez dehors car il est rare, voire très rare qu’il n’y ait pas de disputes entre ceux qui fréquentent ces deux débits de boissons alcooliques. Les clients en viennent souvent aux mains, investissent le boulevard Mustapha El Maani et bloquent la circulation.
Les disputes peuvent durer de longues minutes, voire des dizaines de minutes et aux cris des protagonistes s’ajoutent le concert des klaxons des voitures bloquées qui perdurent tant que les belligérants n’ont pas été séparés. Un brouhaha indescriptible qui perce le silence de la nuit et réveille, en sursaut, enfants, femmes, hommes et même les personnes qui ont le sommeil dur.
Non ce n’est pas de la fiction mais une réalité amère que vivent les habitants de ce quartier qui ont hâte de voir la police reconquérir ce territoire perdu. C’est pour cela qu’ils font appel au directeur général de la DGSN, Abdellatif Hammouchi pour remettre de l’ordre dans ce quartier comme il l’a fait avec brio dans d’autres lieux et circonstances.