Récemment, une certaine pétition « dénonçant » un État marocain « liberticide », a été relayée par la presse française, notamment une tribune au Figaro signée Pierre Vermeren, professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Ce « spécialiste du Maroc » profitant de l’occasion s’en est donné à cœur joie pour étayer ses thèses, sautant l’antithèse et passant directement à la synthèse… A ce titre, son dernier ouvrage en date « Le Maroc en 100 questions, un royaume de paradoxes », pose justement plus de questions qu’il ne fournit de réponses.
Spécialiste de l’histoire contemporaine maghrébine, ayant enseigné dans un établissement privé à Rabat pendant six années, ce « fin connaisseur » prouve par la même que ses connaissances rentrent dans le plus pur mode de pensée du diktat occidental.
Certes, nous sommes loin d’être parfaits, et parfois l’exception marocaine ne fait pas unanimité ; mais notre Maroc a maintes fois prouvé que nous sommes non seulement un pays mais une Nation ; où peu doutent d’une appartenance et d’un avenir communs.
De l’aveu de plusieurs signataires de la fameuse pétition, dite « Manifeste des 400 », il y eut instrumentalisation ; mais ceci est le danger de toute signature digitale et virtuelle où l’info est facilement manipulable.
Exprimer ses critiques est un devoir citoyen et même patriote ; mais il est regrettable de constater que même nos personnalités et artistes, dont certains vivent de la rentre publique, méconnaissent les lois régissant le droit de pétition.
Celui-ci est régi par la loi organique fixant les conditions et modalités d’exercice du droit de présentation des pétitions aux pouvoirs publics ; en application de l’article 15 de la constitution marocaine. Et pour être recevable, une pétition doit répondre à plusieurs conditions et peut être nationale, régionale, provinciale ou communale, tout cela dépendant de son objet et du nombre de signataires.
Mais revenons au « Manifeste des 400 », dont la dénomination est sujette à caution, puisqu’un manifeste n’est en aucun cas un texte à charge, mais selon la définition communément admise c’est une déclaration écrite et publique par laquelle un gouvernement, une personne, un parti parti politique ou un courant artistique expose une position ainsi qu’un programme d’action (ou du moins des pistes).
Dans le sens d’une démocratie participative, quand bien même imparfaite, l’engagement citoyen est celui de tenter de soulever des interrogations légitimes et essayer d’y apporter un début de réponse ou des pistes de réflexion poussant au débat.
En réaction, un collectif des 670 s’est formé comme réponse à la pétition précédente, mais n’est-ce pas donner du grain à moudre à des courants que nous savons minoritaires ? En tout état de cause, le militantisme des réseaux sociaux reste in fine un outil simpliste pour se donner bonne conscience ; et peut être problématique quand cela prend des proportions au départ insoupçonnées.
Si je devais demain adhérer à un appel, ce serait celui de travailler à améliorer réellement le quotidien de nos concitoyens majoritaires, qui ne lisent ni presse française ni marocaine ; avec à la clef un réel développement humain qui sera notre meilleure assurance d’un avenir meilleur ; au-delà des opérations liées à améliorer une image qu’une simple vidéo virale sur les réseaux sociaux pourrait écorner en quelques cliques et partages.