
Donald Trump a annoncé mercredi que l’Afrique du Sud ne serait pas invitée au sommet du G20 prévu en décembre 2026 à Miami. «L’Afrique du Sud a montré au monde qu’elle n’était pas un pays digne d’être membre de quoi que ce soit», a écrit le président américain sur son réseau Truth Social, accusant Pretoria de persécution meurtrière des fermiers sud-africains blancs.
Donald Trump a d’ailleurs boudé le sommet du G20 qui vient de se tenir à Johannesburg et qui s’est déroulé sans aucune participation officielle américaine.
Pretoria, d’un gifle à l’autre
Le 21 mai 2025, le président Trump a infligé une grosse humiliation publique au président sud-africain Cyrill Ramaphosa, quand, devant un parterre de journalistes accourus au bureau ovale, il a fait diffuser des images montrant des «familles entières» d’agriculteurs blancs fuyant leurs terres et les expropriations forcées.
BREAKING: President Trump brings a TV into the Oval Office in front of the South African President and shows him a video of his own government calling for the genocide of white farmers.
Savage.
« Turn the lights down. Turn the lights down and just put this on. »
Cyril Ramaphosa… pic.twitter.com/wDRk76cC1x
— Collin Rugg (@CollinRugg) May 21, 2025
«Vous leur permettez de prendre les terres, et quand ils prennent les terres, ils tuent le fermier blanc et quand ils tuent le fermier blanc, il ne leur arrive rien», a asséné Donald Trump.
Ramaphosa, la diplomatie de la pleurniche
Réagissant au veto américain à la participation de Pretoria au prochain Sommet du G20, cette dernière n’a rien trouvé de mieux à lui opposer que le recours au lexique de la pleurniche. «Il est regrettable qu’en dépit des efforts du président Ramaphosa et son gouvernement, et de leurs nombreuses tentatives de faire repartir les relations avec les États-Unis, le président Trump continue d’appliquer des mesures punitives contre l’Afrique du Sud, basées sur de la désinformation et des déformations», déplore la présidence sud-africaine.
ANC, une atmosphère de fin de règne
Après trente ans de règne en Afrique du Sud, le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis l’avènement de la démocratie et l’élection de Nelson Mandela en 1994, a perdu, le 1er juin 2024, sa majorité absolue à l’Assemblée nationale. Le parti uMkhonto weSizwe (MK) de l’ex-président Jacob Zuma, né seulement quelques mois avant le scrutin, réalise une performance à 14,61 %.
Le parti uMkhonto weSizwe incarne depuis une réelle alternative à un ANC éclaboussé par des scandales de corruption à répétition, comme l’avait démontré un un cambriolage raté en 2020 dans l’une des propriétés de Ramaphosa (classé par Forbes parmi les 50 plus grosses fortunes d’Afrique). Ce cambriolage manqué avait révélé une fortune en dollars cachée dans un canapé.
Le parti uMkhonto weSizwe, une réelle alternative à un ANC fossilisé
A l’opposé de l’ANC, resté cramponné à un discours tiers-mondiste éculé, en déphasage total avec les nouvelles réalités géopolitiques, le parti uMkhonto weSizwe se démarque par son pragmatisme, notamment en changeant radicalement sa position sur le Sahara pour soutenir la souveraineté marocaine. Ce virage politique rompt avec la position traditionnelle de l’ANC, qui va à l’encontre de la volonté de nouveaux dirigeants africains plutôt pragmatiques et aspirant à l’avènement d’une Afrique décomplexée et résolument tournée vers l’avenir.





