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SOS. El Alami Bartouli : Un artiste peintre en détresse

Tétouan: Mohamed Said El Moujahid

Tétouan, ville du nord du Maroc, s’est toujours distinguée comme une ville d’art et de culture. Des artistes de renommée mondiale ont été façonnés entre ses murs et ses ruelles étroites à tel point que l’art est omniprésent, comme un sentiment que, seules les personnes dotées d’une profonde curiosité artistique, peuvent le ressentir. Aussi abondant soit-il, il ne convient pas à tout le monde.

C’est, malheureusement, le cas du grand artiste El Alami Bartouli, reconnu pendant des années comme « l’artiste du silence et de la pure créativité». Certes l’artiste a choisi de se tenir à l’écart de ostentation banale, mais il s’est efforcé de former des étudiants à l’Institut Qadi Ayyad de Tétouan, leur offrant, ainsi, l’opportunité d’occuper des postes de responsabilité, tant au Maroc qu’à l’étranger.

Néanmoins, aujourd’hui et malgré ses efforts, l’âge et la pauvreté l’ont trahi ! Alité, El Alami Bartouli risque d’être expulsé de son abri, après avoir vécu près de sept décennies dans le même logement !

Nous parlons ici bel et bien d’un artiste hors pair. Né en Italie, Bartouli utilise la technique du pointillisme dans la quasi-totalité de ses œuvres. Il s’agit d’un style artistique complexe que peu de peintres osent aborder. Ses toiles abordent des thèmes populaires du quotidien ; une sorte de dénonciation sociale et de philosophie de masse inspirée par la mémoire collective marocaine.

Rappelons que le pointillisme est une technique artistique qui consiste à créer une œuvre par l’utilisation de points minuscules. Apparu à la fin du XIXème siècle en France, en 1884, sous l’impulsion du peintre néo-impressionniste Georges Seurat, puis d’artistes comme Henri-Edmond Cross et Vlaho Bukovac, El Alami Bartouli n’a rien à lui envier.

Malgré ses excellents résultats scolaires, son diplôme des Beaux-Arts de Tétouan obtenu dans les années 1960, et son désir de se consacrer à la formation de jeunes talents, toutes ces attestations ne sont pas reconnues par les responsables. De ce fait, il n’a pas bénéficié des mêmes opportunités d’emploi ni de la même reconnaissance administrative que ses collègues formés en Espagne, en Belgique ou en France. Cela a accentué le sentiment d’injustice et d’abandon chez lui. Un moment de loyauté et de réconciliation s’avère urgent aujourd’hui plus que jamais.

N’est-il pas temps que les responsables au Maroc, la société civile et la communauté des peintres locaux et à l’étranger, soutiennent fermement l’artiste El Alami Bartouli ? N’est-il pas temps de le faire sortir de ce bourbier ; une récompense en reconnaissance des services rendus à notre pays et surtout de la générosité qu’il a toujours témoignée au profit des habitants de cette ville?

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