VIDÉO. Y AURA-T-IL UNE « GUERRE » ENTRE LE MAROC ET L’ESPAGNE?

Une poussée de fièvre est en train de gagner l’état-major des forces armées espagnoles, dont le budget défense fait l’objet d’importantes coupes ces dernières années. Et pour éviter un nouveau scénario qui s’annonce inévitable à la lumière de la crise sanitaire due à la pandémie de coronavirus, des « faucons » vraisemblablement galvanisés par les partisans de l’ex-Caudillo José Maria Aznar, ex-chef de file du Parti populaire et du gouvernement, à l’origine de la crise suscitée en 2002 autour de l’îlot Leila, et qui a failli dégénérer en conflit armé, ils jouent actuellement à fond la psychose quant à un potentiel « conflit armé » avec le Maroc, pour tenter de dissuader le gouvernement présidé par le socialiste Pedro Sanchez d’envisager une énième coupe sur leur budget défense.

L’agitation créée autour d’un éventuel « troc » américain de la base militaire de « Rota » (province de Cadix) contre celle de Ksar Sghir, nord du Maroc, dont le Collimateur s’est fait l’écho dans son édition du 7 juillet courant, s’inscrit dans leur tactique de « prêcher le faux pour avoir le vrai ». Motif de ce supposé « troc », l’indisposition de l’actuel gouvernement espagnol à faire de nouvelles concessions au Secrétariat d’État américain à la Défense pour préserver l’accord sur l’utilisation de la base de « Rota », qui arriverait à échéance en mai 2021.

Selon des sources médiatiques espagnoles, le Pentagone aurait demandé à l’Espagne, de permettre le déploiement de 600 marines supplémentaires, et de porter de quatre à six le nombre de destroyers américains déployés dans ladite base militaire de « la Rota ».

Le Maroc était évidemment tout indiqué aux lanceurs d’alerte pour monter la surenchère, lui imputant l’intention de s’être même proposé pour abriter, à Ksar Sghir, le contingent des marines américains et leur flotte!!

Mais passons, car la surenchère des haut galonnés espagnols, en tout cas certains d’entre eux, sortent de leur housse de « père Noël », une nouvelle parade à tout le moins fantaisiste. « Y aura-t-il un conflit armé entre l’Espagne et le Maroc? », s’interroge l’ex-général de division, Jesus Argumosa Pila, dans une interview à « Infodefensa », site espagnol spécialisé dans les questions de défense (voir vidéo ci-contre).

 

 

L’ex-directeur de l’École d’études avancées de défense a invoqué « les relations historiquement compliquées » de l’Espagne avec le Maroc, pour tenter de faire accréditer son hypothèse. « Différend territorial sur les deux présides Sebta et Melilla ». « Divergences sur le Sahara occidental ». « la menace terroriste ». « Le péril migratoire »…

En somme, un « argumentaire » savamment orchestré et étudié pour tenter de convaincre du « bien-fondé » de la thèse des champions invétérés de la psychose. Le général à la retraite s’est même hasardé à établir des scénarii de guerre. Le premier, serait « une occupation par le Maroc de deux ou trois territoires espagnols, à l’exception de Ceuta et Melilla », entendre le Rocher d’Al Hoceïma, le Rocher de Vélez, ou encore l’îlot de Leïla. Le second, jugé « plus dangereux », serait « une attaque contre Ceuta et Melilla » !!

Des scenarii qui ne sont que le produit de l’imagination du vieux général, car le Maroc a fait le choix du dialogue politique (et non celui des armes) pour récupérer ses chers territoires occupés par l’Espagne, à leur tête Sebta et Melilla.