À une année de l’expiration de l’accord entre Madrid et Washington autorisant le Pentagone à utiliser la base navale espagnole de « ROTA », province de Cadix, de sérieuses inquiétudes saisissent l’état-major des forces armées espagnoles quant à une éventuelle « délocalisation » des activités militaires américaines en Espagne vers le nord du Maroc, précisément l’enclave marocaine de Ksar Sghir, où une base navale stratégique a été construite en 2008 sur Très hautes instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Chef suprême et Chef d’état Major général des Forces armées royales.
À l’approche du mois de mai 2021, date d’expiration dudit accord hispano-marocain, la pression monte davantage sur le voisin du nord qui craint qu’un éventuel abandon américain de la base de « Rota » au profit de la base de Ksar Sghir, nord du royaume, ne change les rapports de forces avec le Maroc, et l’amène à faire des concessions territoriales au profit de Rabat.
Une éventualité que vient confirmer l’indisposition de Madrid à satisfaire la demande du Pentagone d’augmenter de 600 marines son effectif déployé à la Rota, et de porter de quatre à six le nombre de destroyers américains déployés dans la base militaire espagnole.
L’Exécutif espagnol a en effet besoin du feu vert du Congrès espagnol pour autoriser la hausse des effectifs humains et des bâtiments de guerre américains dans ladite base de « Rota ». « La politique de défense sera toujours basée sur ce que dit le Parlement espagnol », qui devrait approuver une éventuelle extension des bases, a dernièrement déclaré « très clairement » la ministre espagnole de la Défense Margarita Robles au secrétaire américain à la Défense.
Très inquiète de la montée en puissance des Forces armées royales, Madrid craint sérieusement un changement dans l’équilibre de force avec le Maroc, engagé dans une forte dynamique de renforcement et de modernisation de ses forces armées, dans leurs composantes Terre, mer et air.