
Lundi 26 mai, il est 1 heure du matin. Une dame est réveillée par une grosse difficulté à respirer accompagnée de fièvre. Paniquée, elle appelle un médecin à domicile qui, après consultation, lui recommande d’aller aux urgences.
Direction: Hôpital Moulay Youssef, sis avenue Sidi Mohamed Ben Abdellah, à Rabat. Qui dit mieux? Sorti de terre il y a tout juste trois ans, sur les ruines de l’ancien hôpital Moulay Youssef, spécialisé dans le traitement de la tuberculose, ce centre hospitalier qui a nécessité un budget de 580 millions de dirhams devrait “offrir des soins médicaux de qualité”. “Nous avons équipé le centre d’un ensemble d’appareils, de radios et d’un scanner des plus performants au monde”, avait alors assuré le directeur de la Planification et des ressources financières au ministère de la Santé.
Sauf que la réalité est tout autre. La situation chaotique où se trouvent les Urgences de ce centre hospitalier contredit les déclarations du ministère de tutelle. “L’élégance est quand l’intérieur est aussi beau que l’extérieur” (المزوق من برا اش خبارك من الداخل).
Nous y sommes en plein dedans. Premier constat, et non des moindres: pas de charriot brancard pour le transport des patients. Qu’à cela ne tienne, le malade est porté à l’aide de bras. Commence alors une longue attente. L’urgence peut attendre, il y a plus urgent que l’urgence. Dans le décor, des silhouettes allongées par terre, d’autres tenant à peine sur leurs jambes, il faut prendre son mal en patience. Jusqu’à quand? Seul l’agent de sécurité en détient le secret. Quant au personnel médical, il est complètement débordé. “Allah est vainqueur” (“Allah ghaleb”), se résigne un interniste.
Déficit cruel en personnel médical, notamment en médecins et en infirmiers. Pas seulement… Scanner inopérationnel, masques à oxygène introuvables, tubes de prélèvements sanguins « portés disparus »… Ah, on allait oublier l’état de ces latrines particulièrement sales et délabrées.
Voyez, la liste des manquements n’est pas exhaustive. Abrégeons: il est où alors le ministère de la Santé et de la Protection sociale?
Chut… on dort !









