Nasser Bourita est le premier chef de la diplomatie au Maghreb à avoir été invité aux Etats-Unis depuis l’installation de la nouvelle Administration Trump. Il a par ailleurs eu droit au premier appel de la part de son homologue américain Marco Rubio, le 27 janvier 2025, à peine une semaine après son investiture en tant que nouveau Secrétaire d’Etat (21 janvier 2025). C’est lors de ce mémorable appel qu’il a été convié à une visite à Washington.
Aux yeux des observateurs, cette primeur, au-delà du lien affectif et culturel fort tissé entre les deux pays alliés – le Royaume premier pays au monde à reconnaître l’indépendance des USA le 1er décembre 1777-, s’explique par le fait que le Maroc, grâce à la Vision et au Leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, est le SEUL îlot de paix et de stabilité à l’échelle de toute la région Moyen-Orient/Afrique du Nord (MENA). Il est considéré, à juste titre, comme un pourvoyeur de stabilité dans cette région complexe, perturbée par les conflits et les troubles.
Le Maroc est aussi le SEUL pays africain à avoir conclu un Accord de libre-échange (ALE) avec les États-Unis. Depuis l’entrée en vigueur de cet ALE en 2006, les échanges commerciaux ont connu une évolution fluctuante avec une tendance haussière. Le commerce bilatéral s’est sextuplé en se soldant en 2023 à une valeur globale de 73 milliards DH (7,2 milliards $US) contre seulement 11,7 milliards DH (1,3 milliard $US) en 2006.
Le Maroc est aussi le SEUL pays à bénéficier du statut d’Allié Majeur Non Membre de l’OTAN depuis 2004 et le plus grand acheteur africain d’équipements militaires américains. Depuis 2004, le Maroc abrite et coorganise avec les USA, le plus large exercice militaire interarmées et interalliés à l’échelle de l’Afrique, l »African Lion ». De ce fait, le Maroc demeure le pivot stratégique des Etats-Unis pour la sécurité en Afrique, voire au-delà des frontières du continent de référence.
Le geste fort de l’Administration Trump, à la veille de la réunion du Conseil de sécurité sur le Sahara marocain
La réaffirmation par les Etats-Unis, hier mardi 8 avril, de sa reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara, considérant le Plan d’autonomie comme « SEULE base » pour la résolution du conflit régional et artificiel, est tombée à point nommé. Ce geste fort, consigné dans un communiqué publié sur le site officiel du Secrétariat d’Etat américain, intervient à quelques jours de la réunion du Conseil de sécurité, prévue le 14 avril. Avec la France, autre membre permanent de l’instance décisionnelle de l’ONU, les USA, traditionnel pen-holder des résolutions, vont peser de tout leur poids pour amener l’Algérie et accessoirement son proxy séparatiste à s’asseoir à table pour ménager un issue définitive au conflit sur la « SEULE » base de l’initiative d’autonomie sous souveraineté marocaine.
Basses et vaines manœuvres d’Alger
La visite de M. Bourita intervient à un moment où l’Algérie multiplie les opérations de séduction en direction de Washington, allant désormais jusqu’à se dire « prête à parler » de ses ressources minières. Dit autrement, Alger serait prête à mettre lesdites ressources à la disposition de la nouvelle administration US (lire l’interview de l’ambassadeur d’Alger à Washington à Defense scoop). Côté défense, « le ciel était la seule limite » !!!, selon les termes de Sabri Boukadoum. Idem pour l’agriculture, Alger ayant clamé des slogans aussi vides que le ventre de l’algérien lambda… En un mot comme en mille, un coup d’épée dans l’eau, pour reprendre une expression chère à M. Bourita.
Dans un contexte international marqué par un chamboulement des alliances traditionnelles et la recrudescence des guerres et conflits, le Maroc demeure le partenaire clé pour la paix et la prospérité, ce qui est d’un intérêt majeur pour les Etats-Unis.
Pour rappel, les Etats-Unis ont reconnu la souveraineté du Maroc sur son Sahara le 10 décembre 2020, une décision historique qui a cimenté les relations bilatérales entre les deux pays. Ils soutiennent, en outre, la proposition marocaine d’autonomie, qu’ils qualifient de sérieuse, crédible et réaliste, comme SEULE base pour une solution juste et durable au différend sur le territoire du Sahara marocain.
