Par: Samia Mejrade
Dans le cadre de la gestion active de ses liquidités, la Direction du Trésor et des Finances Extérieures a procédé, ce lundi 3 mars 2025, à une opération de placement des excédents de trésorerie via une prise en pension (repo). Cette opération, d’une durée d’un jour, a permis de placer 2,7 milliards de dirhams (MMDH) à un taux moyen pondéré de 2,38.
Une opération de gestion prudente et efficace
Les excédents de trésorerie représentent les liquidités disponibles au-delà des besoins immédiats de l’État. Pour optimiser ces ressources, la Direction du Trésor a recours à des instruments financiers de court terme, tels que les opérations de pension. Ces dernières consistent à vendre des titres (généralement des obligations d’État) à des institutions financières, avec un engagement de les racheter à une date ultérieure.
Cette opération, d’une durée très courte (1 jour), reflète une gestion dynamique et réactive de la trésorerie publique. Elle permet à l’État de générer des revenus supplémentaires tout en maintenant une liquidité optimale pour faire face à ses obligations.
Pourquoi une telle opération ?
Les opérations de pension sont un outil privilégié pour les gestionnaires de trésorerie, et ce, pour plusieurs raisons:
1. Sécurité : Les titres utilisés comme garantie (souvent des obligations d’État) sont considérés comme des actifs de haute qualité, limitant ainsi les risques de contrepartie.
2. Flexibilité : Les durées courtes permettent de récupérer rapidement les fonds en cas de besoin.
3. Rendement : Même sur une période aussi brève, ces placements génèrent des revenus supplémentaires pour l’État.
Dans un contexte où les taux d’intérêt mondiaux et locaux évoluent sous l’effet des politiques monétaires et des conditions économiques, un taux de 2,38 % pour une opération d’un jour témoigne d’une gestion fine et adaptée aux conditions du marché.
Une gestion de trésorerie au service de la stabilité financière
Cette opération s’inscrit dans la lignée des pratiques de la Direction du Trésor, qui vise à optimiser la gestion des liquidités publiques tout en minimisant les risques. En plaçant ses excédents de trésorerie, l’État évite de laisser des fonds inactifs et contribue à dynamiser le marché monétaire national.
Par ailleurs, ces opérations renforcent la confiance des investisseurs et des institutions financières dans la gestion des finances publiques marocaines. Elles démontrent une maîtrise des outils financiers modernes et une capacité à s’adapter aux réalités du marché.
Perspectives
À court terme, on peut s’attendre à ce que la Direction du Trésor continue d’utiliser ce type d’instruments pour gérer ses excédents de trésorerie, notamment dans un contexte où les liquidités disponibles peuvent fluctuer en fonction des recettes fiscales et des dépenses publiques.
À plus long terme, une telle gestion proactive pourrait ouvrir la voie à des innovations financières supplémentaires, telles que l’utilisation de produits dérivés ou de placements plus sophistiqués, tout en maintenant un équilibre entre rendement, liquidité et sécurité.
Le taux de 2,38 % mérite attention. S’il est légèrement inférieur au taux directeur de BAM (supposé proche de 2,5 % en 2025), cela suggère que les banques étaient disposées à accepter un rendement modeste pour un placement sans risque. Deux interprétations possibles :
• Un marché liquide, mais peu rémunérateur : Les établissements bancaires regorgent de liquidités, mais manquent d’opportunités de placement attractives, les poussant à souscrire massivement à l’appel du Trésor.
• Une coordination avec la politique monétaire : En maintenant des taux bas, la DTFE et BAM pourraient chercher à soutenir l’accès au crédit des entreprises, dans un contexte de croissance modérée
En conclusion, cette opération de placement des excédents de trésorerie illustre une gestion rigoureuse et moderne des finances publiques, au service de la stabilité économique et de l’optimisation des ressources de l’État