Le président américain Joe Biden et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont eu mercredi une conversation téléphonique « directe » et « productive », tandis que la discussion « continue » sur la riposte d’Israël contre l’Iran, selon la porte-parole de la Maison Blanche, cité par CNN.
Karine Jean-Pierre a indiqué que l’entretien, auquel était associée la vice-présidente et candidate démocrate Kamala Harris, a duré environ 30 minutes. « Ces discussions continuent », a-t-elle dit à propos de la riposte d’Israël à l’attaque de l’Iran qui a lancé 200 missiles vers le territoire israélien le 1er octobre.
La Maison Blanche doit encore publier un compte-rendu de l’appel. Les deux dirigeants, dont la relation est compliquée, ne s’étaient pas parlé depuis sept semaines et n’ont donc jamais eu de conversation sans intermédiaires sur l’intensification des hostilités au Liban.
Après avoir affaibli le Hamas dans une campagne militaire de grande envergure dans la bande de Gaza, en représailles à l’attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien, Israël a déplacé à la mi-septembre l’essentiel de ses opérations contre le Hezbollah. Mardi, Benjamin Netanyahu a appelé les Libanais à « sauver » leur pays en le libérant « du Hezbollah », menaçant en cas contraire le Liban des mêmes « destructions et souffrances » qu’à Gaza.
L’attaque du 1er octobre avait été présentée par l’Iran, ennemi d’Israël et des Etats-Unis, comme une riposte à l’assassinat de deux de ses alliés: Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, tué au Liban par Israël, et le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, tué à Téhéran dans une attaque imputée à Israël. Le président américain a critiqué ouvertement certaines décisions prises par le Premier ministre israélien, mais n’a jamais remis en cause la livraison d’armes par les Etats-Unis, premier soutien militaire d’Israël. Joe Biden a déjà fait savoir qu’il était opposé à des frappes israéliennes sur les infrastructures pétrolières de l’Iran mais il a, depuis un an, bien du mal à se faire entendre de Benjamin Netanyahu.
Son prédécesseur Donald Trump, candidat à la présidentielle de novembre, est au contraire allé jusqu’à suggérer la semaine dernière à Israël de frapper les installations nucléaires. Selon son équipe de campagne, l’ancien président républicain a échangé avec M. Netanyahu après l’attaque iranienne. « Les dirigeants du monde entier veulent parler et rencontrer le président Trump parce qu’ils savent qu’il reviendra bientôt à la Maison Blanche et qu’il rétablira la paix dans le monde », a affirmé sa porte-parole Karoline Leavitt.
Dans un livre à paraître le 15 octobre, le célèbre journaliste américain Bob Woodward révèle que le président Biden se serait plaint en avril auprès de ses conseillers du chef du gouvernement israélien, le traitant de « menteur », « seulement intéressé par sa survie politique » et sans véritable stratégie. Toujours en privé, Joe Biden aurait qualifié Benjamin Netanyahu de « connard » et de « putain de sale type ».
L’Orient-Le Jour