Pyongyang a démoli mardi le bureau de liaison intercoréen situé sur son sol, faisant suite à la fermeture, la semaine dernière, de ses canaux de communication avec Séoul.
La destruction du bureau de liaison, l’un des symboles de la détente sur la péninsule, était conforme à « l’état d’esprit du peuple en colère qui veut contraindre les déchets de l’humanité, et ceux qui les ont abrités, à payer très cher leurs crimes », a indiqué l’agence officielle nord-coréenne KCNA.
Des images de l’explosion diffusées par la Maison bleue, la présidence sud-coréenne, ont montré la déflagration sur plusieurs bâtiments de la zone industrielle de Kaesong, située à proximité de la Zone démilitarisée (DMZ).
Le Conseil de sécurité nationale sud-coréen a annoncé, lors d’une réunion d’urgence, qu’il « réagirait fortement » si Pyongyang « continuait de prendre des mesures aggravant la situation », alors que « toute la responsabilité des répercussions de cette action reposera sur le Nord ».
Située dans la zone industrielle de Kaesong, où des entreprises sud-coréennes faisaient travailler des ouvriers du Nord en versant leurs salaires à Pyongyang, le bureau de liaison se voulait lors de son ouverture en septembre 2018 le symbole de la détente apparue cette année-là sur la péninsule.
Il était le résultat d’un accord entre M. Kim et le président sud-coréen Moon Jae-in qui avaient tenu trois sommets en l’espace de quelques mois.
Au plus fort de son activité, ce bureau réunissait deux délégations du Nord et du Sud composées chacune d’une vingtaine de fonctionnaires.
Il s’agissait du premier instrument physique permanent de communication, et était destiné à développer les relations intercoréennes, améliorer les relations entre les Etats-Unis et le Nord, et apaiser les tensions militaires.
Mais les relations Nord-Sud n’ont cessé de se dégrader dans la foulée du fiasco du deuxième sommet entre le président américain Donald Trump et M. Kim, en février 2019 à Hanoï.
La Guerre de Corée (1950-1953) a été ponctuée par un armistice, non pas par un accord de paix, ce qui signifie que les deux voisins sont encore, techniquement, en état de guerre.