L’école (privée) de moyens?

« Dans la mesure où la scolarité a été interrompue, pourquoi doit-on payer les frais concernant la période de la fermeture des écoles ? », s’interroge une mère de deux élèves, à Béni Mellal. Cette question lancinante revient dans les bouches de tous les parents d’élèves qui font face à une conjoncture difficile liée à la pandémie du coronavirus.

En effet, un service non rendu ne devrait pas logiquement être payé. Beaucoup de parents considèrent que ce comportement des propriétaires des écoles privées dénote une certaine « avidité » et un « opportunisme » qui fait fi de toute citoyenneté ou solidarité nationale en ces temps difficiles.

De leur côté, les propriétaires des écoles privées arguent que les cours ont été dispensés à travers les réseaux sociaux, à travers des zooms ou à travers des plateformes spécifiques à chaque niveau.

« Les parents ont joué le rôle de l’enseignant durant ce confinement. La plupart des cours étaient expliqués aux élèves par leurs parents surtout pour le primaire », explique ce père de famille. Il précise, par ailleurs, que concernant les niveaux certificatifs, tous les élèves du royaume ont eu recours aux cours dispensés par le MEN.

Et d’ajouter que le coût de cette opération a été trop salé pour les foyers à deux, trois enfants et plus. « Il fallait acheter des smartphones, des ordinateurs et connecter chacun avec son propre débit pour accéder la plupart du temps aux plateformes du ministère de l’Éducation et non de l’école «qui veut nous arnaquer» »,  s’indigne-t-il.

Certes, certaines écoles ont proposé de défalquer les frais de transport et de restauration, mais cette initiative d’ailleurs logique a été perçue comme un simulacre par les parents qui réclament l’arrêt pur et simple de paiement des mois du confinement.

Du côté du ministère de tutelle, on brandit toujours l’argument juridique pour dissuader les écoles privées à plus de souplesse et moins d’avidité. Certes la loi 06.00 ne prévoit qu’un contrôle pédagogique pour permettre « une libéralisation » du secteur, il n’en reste pas moins que l’Exécutif doit intervenir puisque le pays traverse une conjoncture exceptionnelle.

Malgré les protestations et les demandes des parents pour une intervention de l’Etat, le gouvernement fait toujours la sourde oreille.