Le Département d’Etat américain a de nouveau placé l’Algérie sur « la liste des pays faisant l’objet d’une surveillance spéciale pour avoir commis ou toléré de graves violations de la liberté de religion ».
Cette liste comprend également la République centrafricaine, les Comores et le Vietnam, pays se trouvant eux aussi sous « surveillance spéciale pour avoir commis ou toléré de graves violations de la liberté religieuse ».
« En Algérie, des citoyens ont été poursuivis et emprisonnés pour avoir exprimé une opinion ou exercé leur culte, beaucoup d’églises ont été fermées pour faute d’autorisation des administrations compétentes, la communauté ahmadie fait toujours l’objet d’une persécution dans plusieurs wilayas [préfectures] », dénonce la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH), qui s’élève contre « un recul dangereux » de la reconnaissance des libertés religieuses.
Lors de l’adoption de la nouvelle Constitution en octobre 2020, Human Right Watch avait dénoncé la suppression du droit à la liberté de croyance – qui protège le droit de se déclarer musulman laïque, agnostique ou athée, d’observer ou de ne pas observer le jeûne du Ramadan sans craindre des poursuites – dans la Loi fondamentale.
« Le nouveau texte préserve le droit de « pratiquer une religion ». Dans cette vision des choses, les Algériens sont libres d’adhérer aux confessions non musulmanes même si, en droit et en pratique, la minuscule minorité protestante du pays est depuis longtemps victime de discriminations », avait écrit Eric Goldstein, le directeur adjoint Moyen-Orient et Afrique du Nord de l’ONG.
En juin 2022, Amnesty International a appelé les autorités algériennes à libérer, « immédiatement et sans condition, trois fidèles de la religion ahmadie de la paix et de la lumière, arrêtés [en juin] uniquement pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté de culte, et [à] abandonner toutes les charges retenues contre eux ».