A la demande du tribunal anticorruption, le juge d’instruction espagnol Manuel García Castellón vient de décider le retrait à Pablo Iglesias, vice-président du gouvernement, du statut revendiqué de victime dans «l’affaire Villarejo», baptisée du nom d’un ex-commissaire à l’origine de fuites d’informations confidentielles sur des personnalités politiques espagnoles récupérées sur le téléphone d’une ex-conseillère et néanmoins « petite amie » marocaine du chef du parti d’extrême-gauche, Podemos.
L’instruction a changé d’orientation et le juge enquête pour savoir si Pablo Iglesias a volontairement fait disparaître certains éléments de la carte du mobile de son ancienne conseillère la Marocaine Dina Bousselham, Tangéroise de naissance, qui a pourtant tourné le dos à son pays pour épouser la position hostile de Podemos à l’intégrité territoriale du Maroc.
Pablo Iglesias est accusé d’avoir endommagé les données figurant sur la carte SIM du téléphone volé de Dina Bousselham, après avoir gardé cette carte durant six mois.
Lors de sa dernière comparution, Dina Bousselham, ancienne bras droit du patron du parti Podemos, avait indiqué que plusieurs fichiers de la puce que Pablo Iglesias lui avait remis était endommagée et que plusieurs fichiers ont été détruits.
Lors de sa dernière comparution devant les juges le patron de Podemos a décrié un complot criminel contre sa personne accusant «la police corrompue, les médias et les grands hommes d’affaires» d’être derrière cette affaire. « C’est l’une des plus grandes hontes de notre démocratie », a déclaré le leader du parti d’extrême gauche.
Le scandale avait éclaté à la fin de l’année 2015 lorsque Dina Bousselham s’est fait voler son téléphone qui contenait les conversations avec de plusieurs personnalités et des fichiers jugés internes au parti de Podemos.
Aucune plainte n’a été déposée à l’époque mais quelques mois après les fuites de certaines informations contenues dans le téléphone de Dina Bousselham dans la presse ont fait éclater un scandale politique en Espagne qui risque aujourd’hui de faire tomber encore des têtes.