Gaza: Le président brésilien Lula da Silva accuse Israël de commettre des « actes de terrorisme » 

« À 78 ans, j’ai vu beaucoup de brutalités et de violences. Mais je n’ai jamais vu une violence aussi inhumaine contre des innocents. Le Hamas a commis un acte de terrorisme, mais la réponse d’Israël est également meurtrière contre des enfants et des femmes innocents. Destruction de tout ce qui a été construit au prix de beaucoup de luttes, comme les écoles et les hôpitaux. Le gouvernement brésilien continuera à lutter pour la paix, exigeant un comportement humaniste de la part des autres présidents et un cessez-le-feu », a tweeté le président brésilien, Lula da Silva.

 

 

« Ils ne tuent pas des soldats mais des enfants », a-t-il déclaré en accueillant des passagers d’un vol de Brésiliens rapatriés de Gaza.

 

 

Aux Nations unies, la proposition brésilienne de résolution « de pauses humanitaires à Gaza » a été rejetée le 18 octobre. Mais le Brésil garde plusieurs cartes en main. Il a une longue tradition de médiation dans les conflits et, actuellement, il préside le G20 [dont il doit accueillir le prochain sommet, à Rio, en novembre 2024] ainsi que le Conseil de sécurité des Nations unies.

Lula, qui était déjà au pouvoir de 2003 à 2011, connaît personnellement les acteurs de ce conflit et il a une certaine maîtrise du dossier. Ses déclarations ont été équilibrées: il a qualifié de « terroristes » les attaques du Hamas, a exprimé sa solidarité envers les victimes israéliennes, tout en appelant à une intervention humanitaire internationale pour venir en aide aux civils de Gaza. Lula souhaite que l’ONU prenne des mesures concrètes et que davantage de pays s’impliquent dans la résolution de ce conflit.

 La situation est très grave à l’hôpital al-Chifa

Sur le site de l’immense hôpital al-Chifa de Gaza-ville, le plus grand du territoire, des milliers de Palestiniens (patients, personnel, personnes déplacées par les combats) s’entassent. « La situation est très grave, c’est inhumain », a alerté hier Médecins sans frontières (MSF) sur X (ex-Twitter). « Nous n’avons ni électricité, ni nourriture, ni eau dans l’hôpital, a raconté un médecin membre de MSF. Des gens vont mourir dans quelques heures sans respirateurs artificiels qui fonctionnent ».

« J’espère et je m’attends à des actions moins intrusives à propos de l’hôpital » al-Chifa, a déclaré, à la Maison Blanche, le président Biden. « L’hôpital doit être protégé », a-t-il ajouté.

L’UNRWA va cesser ses opérations

Alors que l’UNRWA est sur le point de cesser ses opérations à Gaza faute de carburant, le Premier ministre palestinien a demandé à l’ONU le parachutage d’aide humanitaire sur la bande de Gaza. Si, dans les faits, ce dispositif est envisageable, les Nations unies ne l’envisagent pas dans l’immédiat.

Larguer des vivres par les airs, l’ONU l’a déjà fait au Soudan par exemple. Elle peut mettre en place ce dispositif, mais à besoin d’un minimum de soutien, selon Romuald Sciora, spécialiste des Nations unies, citée par l’AFP. « Techniquement c’est possible. Mais l’ONU aura besoin d’autres acteurs internationaux. Elle aura besoin d’équipement, elle aura besoin d’aide, et aussi d’autorisation car il faudra bien évidemment qu’Israël donne son autorisation à ce parachutage ».

Pas infaisable, mais difficile à organiser si rapidement avant la fin de la semaine. Pour Tamara Alrifai, directrice des opérations extérieures de l’UNRWA, le bureau des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, il faut privilégier d’autres solutions. « Pour l’instant, le parachutage n’est pas une option pour les Nations unies. Nous continuons à être engagé dans des discussions avec les autorités israéliennes, mais aussi à travers des pays intermédiaires, les USA, la France et d’autres pays, pour pouvoir utiliser d’autres passages terrestres ». 

Pour l’UNRWA, le passage de Rafah seul n’est pas logistiquement adapté pour la quantité de camions nécessaires à l’aide humanitaire. Il faudrait, en supplément, ouvrir le passage de Kerem-Shalom, à la frontière israélienne. C’est par là que transitaient, avant le 7 octobre, près de 500 camions qui ravitaillaient les magasins. Sans l’ouverture de cette ligne commerciale, en appui de la ligne humanitaire, les ONG seules ne pourront endiguer la crise actuelle.