Hôpital Al-Shifa de Gaza: Six bébés et neuf patients morts à cause d’une pénurie de carburant

Un bébé prématuré et deux patients sont décédés à l’hôpital Al-Shifa de Gaza, a annoncé lundi le ministère de la Santé dirigé par le Hamas, portant le bilan à six bébés et neuf patients, l’établissement souffrant de pénuries de carburant.

L’hôpital, le plus grand de Gaza, souffre depuis plusieurs jours de pénuries d’énergie, au milieu d’intenses combats entre les troupes israéliennes et les militants du Hamas.

Youssef Abu Rish, vice-ministre de la Santé du territoire palestinien dirigé par le Hamas, a également déclaré à l’AFP que tous les hôpitaux du nord de la bande de Gaza étaient « hors service ».

Les conditions de vie des centaines de patients et des milliers d’autres réfugiés à Al-Shifa, devenue un point chaud de la guerre qui fait rage depuis plus de cinq semaines, se détériorent.

Israël s’est engagé samedi à aider à évacuer les bébés de l’établissement, mais cela n’a pas eu lieu car l’hôpital reste pris dans l’offensive terrestre israélienne.

L’armée israélienne a également déclaré que ses soldats au sol avaient livré en main propre 300 litres de carburant à l’hôpital « à des fins médicales urgentes ».

Mais le directeur d’Al-Shifa, Mohammad Abu Salmiya, a contesté les affirmations israéliennes.

Il a déclaré à l’AFP que l’armée israélienne l’avait appelé et lui avait dit que le carburant serait déposé à 500 mètres d’Al-Shifa.

« Je leur ai dit « si vous voulez aider, j’ai besoin d’au moins 8 000 litres pour faire fonctionner les principaux générateurs et sauver des centaines de patients et de blessés » », a-t-il déclaré.

« Ils ont refusé et nous n’avons plus aucune idée » de l’état du carburant déposé, a-t-il ajouté.

Israël fait face à d’intenses pressions internationales pour minimiser les souffrances des civils dans le cadre d’une opération aérienne et terrestre massive qui, selon les autorités du Hamas, a déjà tué plus de 11 000 personnes, dont des milliers d’enfants.

La campagne militaire a eu lieu après que les combattants du Hamas ont franchi la frontière militarisée avec Israël le 7 octobre, tuant environ 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et prenant en otage environ 240 personnes, selon les chiffres israéliens les plus récents.