L’armée israélienne a annoncé avoir mené des « opération terrestres ciblées » dans le nord de Gaza, dans la nuit de mercredi à jeudi, « dans le cadre de ses préparatifs pour les prochaines étapes du combat ».
Néanmoins, force est de constater que « l’offensive terrestre massive » promise par le PM israélien Benjamin Netanyahu n’a toujours pas eu lieu.
Israël a-t-elle changé de fusil d’épaule ou les conditions ne sont pas encore réunies pour lancer ladite « offensive terrestre massive »?
Israël connaît le prix d’une opération terrestre d’envergure, « un désastre », selon les humanitaires, une « erreur », selon les politiques.
Côté israélien, cette offensive terrestre annoncée mais sans cesse reportée pourrait compromettre les efforts de médiation pour la libération des 220 otages israéliens aux mains des Brigades al-Qassam, bras armé du mouvement palestinien Hamas.
« Si Israël déclenche son opération terrestre alors que des négociations sont en cours, on pourrait lui reprocher de compromettre la possibilité de sortir des otages vivants de la bande de Gaza », souligne Sofia Amara, réalisatrice et journaliste spécialiste du Proche-Orient.
En sacrifiant les 220 otages israéliens, notamment des civils, Netanyahu joue sa « survie » politique.
Sur le plan militaire, rien ne garantit le « succès » d’une telle opération. La facture des dégâts dans les rangs de l’armée israélienne pourrait s’alourdir considérablement, les combattants du Hamas étant mieux entraînés à la « guerre urbaine » et spécialement « la guerre des tunnels ».
Côté palestinien, cette guerre fait encore craindre le pire. 19 jours après le déclenchement de ce conflit armé, pas moins de 6 500 morts ont été recensés côté palestinien, et plus de 1 400 morts, côté israélien.
Une aggravation du bilan de cette guerre pourrait changer la donne du conflit et la pression va certainement changer de camp. Il y a deux jours, le SG de l’ONU a en effet averti que « personne n’est au-dessus du droit humanitaire international », en allusion à Israël qui a usé et abusé du soutien de l’Occident pour provoquer un véritable carnage à Gaza.