Le Mouvement Sahraouis pour la paix (MSP), créé en exil le 22 avril dernier, vise à susciter des espoirs chez les populations sahraouies quant à une « issue honorable mettant fin à leur long calvaire », écrit le think tank colombien CPLATAM.
« C’est le début d’une nouvelle voie et d’une proposition politique modérée et équilibrée qui vise à générer des attentes et susciter des espoirs auprès des Sahraouis quant à une issue honorable qui mettra fin à leur long calvaire », indique CPLATAM, citant Hach Ahmed Bericalla, l’un des fondateurs de ce mouvement.
Pour cet ancien cadre du polisario, désigné Premier secrétaire du MSP, le mouvement, dont la création marque une rupture avec les séparatistes, « se veut une initiative fondée sur le bon sens » en vue de sortir les Sahraouis du « trou noir », précise la même source. La création du MSP se veut aussi une réponse aux erreurs du polisario qui a emprunté une trajectoire qui « ne mène nulle part », ajoute le think tank colombien, reprenant les propos du dissident sahraoui selon lesquels les dirigeants des séparatistes « ne peuvent se cacher indéfiniment derrière un discours politique théorique, adopter des codes samouraïs et être insensibles à la douleur et aux difficultés » des Sahraouis. Pour le Premier secrétaire du MSP, ajoute CPLATAM, les séparatistes « doivent avoir la capacité et le courage de reconnaître leurs propres erreurs et de parler sincèrement » aux Sahraouis « pour sauver ce qui est encore possible ».
Faisant écho aux propos de Hach Ahmed qui a occupé plusieurs postes de responsabilité au sein du polisario avant de prendre ses distances avec les séparatistes en 2015, CPLATAM précise que le MSP a été créé après qu’il a été constaté que toute tentative de changement était impossible de l’intérieur. « La goutte qui a fait déborder le vase s’est produite lorsque j’ai découvert, il y a un peu plus d’un an, les horreurs des prisons secrètes du polisario à travers des témoignages de survivants de cet enfer », a-t-il déclaré, citant, entre autres, les cas d’Abdelaziz Heidala et Mohamed Moussa ould Chaga el Mokhtar, morts sous la torture dans la tristement célèbre prison de Rashid. « Ceux qui ont le plus souffert et continuent de souffrir sont les civils, les femmes et les enfants », qui vivent dans les camps de Tindouf dans un désert où « la vie est presque impossible », note le think tank colombien.