Les raisons cachées du voyage du chef d’état-major de l’armée algérienne en Russie

Le chef d’état-major de l’armée algérienne, Saïd Chengriha, effectue aujourd’hui une visite à Moscou, « à l’invitation du ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou », indiquent des sources officielles algériennes.

Cette visite semble avoir un caractère « extrêmement urgent » pour le patron de l’armée algérienne, tout comme celle du président Abdelmajid Tebboune qui a pris un énorme risque géopolitique en se rendant à Moscou les 13, 14 et 15 juin dernier. Les livraisons d’armes russes à l’Algérie sont quasiment en stand-by et ce, depuis le déclenchement du conflit russo-ukrainien en février 2022.

En 2021, l’Algérie avait fait miroiter un montant de 11 milliards de dollars pour acquérir de nouvelles armes auprès de la Russie, dont elle dépend à 80% militairement. Une vaine tentative puisque la Russie, engluée dans le « bourbier » ukrainien, avait elle-même besoin d’armement pour contrebalancer le soutien militaire conséquent à l’armée ukrainienne.

Craignant que le rapport des forces ne tourne à l’avantage du Maroc, notamment après la signature le 24 novembre 2021 d’un accord-cadre de coopération sécuritaire « sans précédent » entre le Maroc et Israël, l’establishment algérien s’agite dans tous les sens. Les appels du pied de ce régime en direction de Paris, où Saïd Chengriha s’est rendu fin janvier 2023, et plus encore l’Allemagne, devenue ces dernières années l’un des trois premiers fournisseurs d’armes à l’Algérie après la Russie et la Chine, se sont révélés infructueux.

Un embargo sur les exportations d’armes à l’Algérie est depuis dans l’air, le prix à payer par Tebboune et Chengriha qui semblent défier l’Occident engagé dans un bras de fer sans pitié contre la Russie de Poutine.